Matthieu 24,37-44

Pour le retour du Christ, veillez et agissez résolument

Évangile du dimanche 30 novembre

De tous ses ennemis qui Le tournent en dérision et s’ingénient à pervertir Sa Doctrine, Jésus triomphera au Jour glorieux de la fin des temps. Ce sera au terme d’une longue suite d’hérésies qui sembleront toujours sur le point de détruire Son Église.

Données introductives sur Matthieu 24,37-44

L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu
chapitre 24, versets 37 à 44

Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.

37. ^[1]Ainsi qu’il arriva au temps de Noé, de même en sera-t-il quand sera là le Retour du Fils de l’homme.
38. Car, de même en fut-il pour eux avant la Vague [meurtrière], ils mangeaient et buvaient, se mariaient et donnaient leurs enfants en mariage jusqu’au jour de l’entrée de Noé dans son arche.
39. Et ils ne s’en aperçurent pas jusqu’à ce que la Vague arrive et les emporte tous ; il en sera de même à l’accomplissement de la venue du Fils de l’homme.
40. Alors que deux seront [à travailler] aux champs, le veilleur gardera la vie et l’autre sera laissé.
41. Alors que deux femmes seront en train de moudre, la veilleuse gardera la vie et l’autre sera laissée.
42. Soyez donc veilleurs, car vous ne savez pas le moment où votre Seigneur viendra.
43. Mais sachez ceci : si le maître de maison n’avait pas oublié que le voleur pouvait venir, il aurait certainement veillé et n’aurait pas permis que sa maison fût pillée.
44. C’est pourquoi, vous, qui avez été bien préparés, veillez encore car vous ne savez pas le moment où le Fils de l’homme viendra.

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Commentaire et contexte de cet Évangile

Le Monde : champ des combats entre la Vérité et les mensonges

C’est un évènement eschatologique d’importance que Jésus annonce dans cet évangile : rien de moins que Son retour glorieux à la fin des temps. Un retour qui adviendra après la longue suite des tribulations qui auront ponctué le cours de l’histoire humaine et qui auront été provoquées par les doctrines pernicieuses d’une suite turbulente de faux prophètes et de faux messies.

Leurs idéologues apparaîtront et réapparaîtront, d’âge en âge et de façon récurrente ; non seulement pendant les 40 années qui s’écouleront entre la Résurrection du Seigneur et la ruine du Temple de Jérusalem, mais tout au long des siècles.

Cependant, contrairement à cette destruction qui n’a concerné qu’une petite partie du monde, ces fausses doctrines se répandront dans le monde entier, grâce à l’évolution des communications entre les peuples.
Il en est de même de la diffusion de la Bonne Nouvelle : si personne ne peut aujourd’hui ignorer l’existence de Jésus, personne n’est à l’abri de la diffusion de ces fausses idéologies, et ce jusqu’au retour du Christ que le monde entier verra.

Pour le retour du Christ, veillez et agissez résolument

Jusqu’à ce moment, il faudra que chacun veille sans désemparer. Et qu’il prie avec obstination, comme le fit la veuve importune ; en prenant bien garde de ne pas se laisser détourner de sa route par les pernicieuses doctrines des intellectuels et les promesses douteuses des agitateurs politiques ; autant de manipulateurs d’idées et de marchands de rêves, qui n’auront de cesse d’avoir obscurci - à force de vaines illusions et de bons sentiments - le sens pourtant si limpide des Paroles prononcées par Jésus.

Dans la vie publique comme dans la vie privée, tous les disciples devront se tenir sur leurs gardes : l’homme qui travaille dans les champs, aussi bien que la femme qui s’affaire à la vie de son foyer. Le danger de la contamination sera omniprésent, protéiforme et sans cesse renaissant.

Quant aux apôtres qui auront reçu du Seigneur la charge de guider son troupeau à la lumière de l’Évangile, il leur faudra se montrer particulièrement vigilants, afin que les semeurs de doctrines hérétiques ne viennent pas voler le fruit de leur travail missionnaire ; c’est-à-dire le salut de leurs ouailles ; un salut qui dépendra de la solidité de l’enseignement qu’ils auront su leur transmettre.

L’écho au temps de Noé

Pour faire comprendre de quelle façon les hérésies pourront se propager et de quelle façon aussi il sera possible de se garantir du danger qu’elles représentent, Jésus propose une analogie entre ce qu’il risque de se passer dans les esprits des fidèles et ce qu’il s’est passé sur la terre du temps de Noé. Ainsi compare-t-Il les conséquences des théories hérétiques aux dégâts que provoque un « déluge » ; autrement dit une catastrophe naturelle.
Le cataclysme qui a amené Noé à « monter dans son Arche » n’est pas tombé du ciel à la manière d’une pluie qui aurait simplement fait monter le niveau des eaux, ce qui finalement aurait pu avoir également des conséquences bénéfiques pour les terres arides du Moyen-Orient.

Le récit de la Genèse parle d’un de ces grands raz-de-marée comme les fouilles archéologiques ont montré qu’il s’en était produit un grand nombre dans la Mésopotamie de l’époque. Violentes comme un tsunami, ces vagues gigantesques détruisaient tout sur leur passage et le seul moyen qu’avaient les paysans pour ne pas périr noyés était de prendre à l’avance la sage précaution de construire de petites embarcations de fortune qu’ils disposaient au bord de leurs champs et dont ils pouvaient se servir dans l’urgence, comme d’autant de bouées de sauvetage.

Préparer une bouée pour son sauvetage spirituel

Pour se protéger spirituellement du raz-de-marée toujours menaçant des doctrines hérétiques, la solution consiste pour chaque fidèle à se doter d’un « corpus » d’enseignements structuré et cohérent, et surtout facile à mémoriser. À l’époque on l’apprenait par cœur à l’école des lévites et les femmes, qui jouaient traditionnellement le rôle de « mères de mémoire », avaient mission de le faire répéter, pour l’imprimer bien vivant dans le fond des cœurs. C’était en somme un savoir de base, succinct et simple, mais propre à immuniser les croyants contre les idées déviantes et l’influence si souvent délétère des milieux intellectuels.

Cet enseignement élémentaire comprend de nombreux proverbes^[1] qui par nature sont facilement mémorisables et que Jésus a aussi repris dans Son Sermon sur la montagne. Ces proverbes sont une matière riche de sens pour nos examens de conscience. Ceux qui s’opposent à la Bonne Nouvelle pourront découvrir la Miséricorde de Dieu encore proposée au Shéol.

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