Jean 10,27-30
Mieux que le purgatoire, le Shéol nous élève dans la vie éternelle
Évangile du dimanche 11 mai

Pour les hommes de la Bible, la mort ne consistait pas seulement en un passage de la vie au trépas. Les Saintes Écritures leur avaient en effet enseigné qu’il existe en réalité trois vies bien différentes et dans lesquelles, pour être sauvés, les hommes doivent passer successivement. C’est à cette croyance que Jésus fait explicitement allusion dans ces quelques versets de l’évangile de Jean qu’il nous est donné de méditer aujourd’hui.
Données introductives sur Jean 10,27-30
Évangile du dimanche 11 mai 2025 : | 4e Dimanche de Pâques - Année C |
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Synopse de cet évangile : | dans aucun autre évangile |
Niveau d’enseignement : | 3e niveau : enseignements de Jésus aux apôtres (pour les prêtres) |
Colliers évangéliques : |
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Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles. Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse. |
L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean
chapitre 10, versets 27 à 30
Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.
- Mes brebis entendent ma voix, Je les connais et elles viennent à Ma suite.
- Et Nous[1] donnons à mes brebis l’accès aux vies qui vont jusqu’aux vies éternelles et personne ne pourra les arracher de Ma main[2].
- Car il est incomparablement Grand en Tout, mon Père Me donne de ne laisser personne souffrir d’être arraché de Sa main !
- Moi et Mon Père Nous sommes Un.
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Commentaire et contexte de cet Évangile
Les trois vies
La première de ces vies est la vie terrestre et elle se termine par une première mort ; une mort biologique dont, tôt ou tard, nous aurons tous à faire l’expérience ici-bas. Elle semble définitive mais, en réalité, elle ouvre sur une deuxième vie pendant laquelle le défunt va encore pouvoir se sauver ; à condition toutefois d’avoir une sincère contrition de ses péchés et de se laisser enflammer par l’Amour brûlant que Dieu ne cesse de lui prodiguer ; si coupable qu’ait pu être son existence antérieure.
Cette deuxième vie est comme une dernière chance pour l’homme pécheur. Elle s’écoule dans ce que l’on appelle le Shéol. Pour tous, elle s’achèvera au Jugement Dernier. Ceux qui accueilleront la Miséricorde partageront une félicité éternelle dans le Royaume de Dieu. Mais pour les âmes rebelles qui repoussent l’Amour divin ce sera l’antichambre de cet enfer éternel que l’on appelle « la petite mer de feu ».[1]
« shéol » : un mot à secret
Cette notion de shéol est présente aussi bien dans le Nouveau Testament que dans l’Ancien
et, même si le mot n’y est pas explicitement prononcé par Jésus, elle constitue le thème central de ce court passage d’évangile de Jean.
Il est d’autant plus important d’examiner en profondeur le sens de ce terme que l’expérience à laquelle il renvoie est aujourd’hui susceptible de rejoindre la curiosité des milieux scientifiques et de faire écho à leurs interrogations sur la réalité biologique de la mort. Les progrès que la médecine a réalisés ces dernières années dans le domaine de la réanimation ont en effet mis à la disposition des chercheurs un corpus considérable d’étranges témoignages portant sur des cas de « coma dépassé » ; ce qu’on appelle désormais des « expériences de mort imminente »[2].
Ces découvertes ne seraient-elles pas de nature à entamer quelque peu les visions par trop simplistes du matérialisme et de trouver des échos pour le moins inattendus dans les Saintes Écritures ?
Etymologie du mot shéol
L’étymologie du vocable araméen qui sert à désigner cette deuxième vie aidera sans doute à en préciser un peu la nature.
Les lettres « S » et « h » par lesquelles commence le mot shéol (que l’on prononce aussi Shiol) évoquent une action qui est en train de s’opérer. Il ne désigne donc pas un lieu de résidence destiné à accueillir les âmes des trépassés mais une transformation qui est en route, un travail en train de se faire ; le « L » final, indiquant quant à lui que ce quelque chose qui se passe vise à un objectif qu’il s’agit de réaliser.
On peut dire en somme que le Shéol n’est ni un lieu, ni un état, mais plutôt une étape dans un parcours dynamique qui doit se poursuivre après elle, afin d’atteindre un but qui n’est rien d’autre que la vie éternelle.
« Shéol » ou « purgatoire »
Il est évidemment tentant d’identifier cette idée de shéol avec celle de purgatoire. Mais il faut toutefois considérer que, pour être voisines, ces deux notions ne coïncident pas exactement. « Purgatorium » est un terme latin qui n’a pas été utilisé par les premiers pères de l’Église ; lesquels ont été plus sensibles aux schémas mentaux de la culture hébraïque et de la langue araméenne. Le mot purgatoire renvoie à l’idée d’une purification que l’homme devrait subir pour se laver de la salissure de ses péchés ; alors que le mot shéol met plutôt l’accent sur l’idée d’une réconciliation.
Pour avoir part à la vie éternelle, le pécheur devra se laisser réconcilier, non seulement avec Dieu et avec lui-même, mais aussi et peut-être surtout avec tous ceux à qui il aura fait du mal durant sa vie terrestre ; ceux avec qui il est absolument indispensable, s’il veut entrer dans la vie éternelle, qu’il rétablisse une relation apaisée et irénique. Ce à quoi les anges gardiens, nos compagnons ici-bas et au Shéol, pourront d’ailleurs grandement aider, en jouant le rôle très délicat de conciliateur entre l’ancien bourreau et l’ancienne victime ; ancienne victime qui, en priant pour son propre bourreau, contribuera à effacer le péché collectif du Monde.
Un temps de joie ou d’épreuve
Ainsi le passage par le Shéol pourra-t-il être l’occasion d’une joie intense pour ceux qui, se laissant enflammer au contact de l’amour infini du Créateur, accepteront de ravaler leur orgueil afin de demander pardon et de rétablir une relation d’amour avec les autres ; ou bien, au contraire, un temps « de pleurs et de grincements de dents » (autrement dit de remords) pour ceux qui refuseront la réconciliation et choisiront d’être ce que les églises de l’Orient appellent des « âmes froides » ; c’est-à-dire des âmes qui, par leur propre entêtement, pourraient se voir condamner à une damnation qui n’aura pas de fin.
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par Pierre Perrier
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