Luc 2,22-40
Présentation de Jésus au Temple :
« voici que je vois de mes yeux votre Miséricorde »
Évangile du dimanche 2 février
Alors que, conformément à la Loi, Marie et Joseph viennent Le présenter au Seigneur, la véritable identité de Jésus se révèle à un petit groupe de fidèles qui conspirent autour du grand rabbi Hillel. Le Messie sera le Fils de Dieu et Dieu Lui-Même, autrement dit l’Emmanuel.
Données introductives sur Luc 2,22-40
Évangile du dimanche 2 février 2025 - Première partie : | Présentation du Seigneur au Temple - Fête du Seigneur |
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Synopse de cet Évangile : | dans aucun autre évangile |
Niveau d’enseignement : | 1er niveau : Catéchèse de Jésus aux familles, "dans les maisons" (pour tous) |
Collier évangélique : |
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Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles ; Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse. |
L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
chapitre 2, versets 22 à 40
Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.
- Et quand se furent accomplis les jours de purification selon la Loi de Moïse, ils L’emmenèrent à Jérusalem pour sa présentation.
- Comme il est écrit dans la loi du Seigneur-Dieu[1] : « tout mâle ouvrant la matrice sera déclaré "saint pour le Seigneur-Dieu"
- et pour offrir en sacrifice, selon ce qui est dit dans la loi du Seigneur-Dieu, un couple de tourterelles ou deux jeunes pigeons. »[2]
- Or il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et craignant Dieu, et il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit de Sainteté venait en lui.
- Et l’Esprit de Sainteté lui avait dit qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu d’abord le Messie du Seigneur Dieu.
- Ceci eut lieu quand, poussé par l’Esprit, il vint au Temple alors que les parents apportaient l’Enfant Jésus pour faire selon les commandements de la Loi :
- Il [Siméon] Le reçut sur ses bras et il bénit Dieu et dit :
- « Maintenant laissez partir Votre serviteur, mon Seigneur-Dieu, selon votre Parole dans la paix :
- voici que je vois de mes yeux votre Miséricorde,
- voici la Gloire en ce Visage pour toutes les nations :
- Lumière préparée pour être révélée aux nations et rendre gloire à votre peuple Israël. »
- Alors Joseph et sa mère furent frappés de ces paroles formulées sur Lui.
- Et Siméon les bénit et dit à Marie sa mère : « voici que Celui-ci a été mis en place pour la faillite et le relèvement de beaucoup en Israël et pour y être un signe de contradiction.
- et une épée transpercera votre gorge pour que soient révélées les pensées de beaucoup. »
- Et Anne[3], prophète, fille de Phanuel de la tribu d’Aser, alors présente bien que très âgée et qui avait vécu avec son mari pendant sept ans depuis sa virginité ;
- Elle fut veuve jusqu’à l’âge de quatre-vingt-quatre ans ne quittant plus le Temple, nuit et jour, dans le jeûne et les prières.
- Et elle aussi était là à cette heure-même répétant ses louanges au Seigneur-Dieu et parlant de Lui à tous ceux qui attendaient une sainte liberté[4] pour Jérusalem.
- Et quand ils eurent accompli tout le rituel selon la Torah du Seigneur-Dieu ils retournèrent à Nazareth, leur chef-lieu en Galilée.
- Ainsi l’Adolescent grandissait et se fortifiait, plein de sagesse, et la grâce de Dieu était en Lui.[5]
Commentaire et contexte de cet Évangile
Les rituels de la présentation au Temple
Quarante jours après sa naissance, Jésus doit être présenté au Temple de Jérusalem. C’est là une prescription importante de la loi mosaïque.
Pour la mère et pour l’enfant, il s’agira d’un acte assez classique de purification[1]. Ce rituel leur est imposé en raison du sang qui a été versé ; d’une part au cours de l’accouchement et d’autre part à l’occasion de la circoncision.[2]
De son côté, Joseph pratiquera ce qu’on appelle le « rachat du fils aîné » ; ce curieux rituel qui permet de consacrer un enfant premier-né à Dieu, sans avoir pour autant à offrir sa vie en holocauste. Pour ce geste symbolique, il lui en coutera le prix très modique de deux petites colombes !
Ce sont là deux rites de passage importants et auxquels les parents de Jésus ne sauraient se soustraire. Ils permettront en effet à Marie de reprendre la place qui est la sienne au sein de sa famille et de la société ; et à son Enfant d’être publiquement reconnu comme le fils de Joseph.
Une menace qui pèse toujours sur l’Enfant de la crèche
Dans les circonstances très particulières que décrit le texte de Luc, cette démarche n’est pas sans présenter quelques dangers ; et même des dangers assez graves pour obliger la Sainte Famille à accomplir tous ces rituels à la barbe des gardiens du Temple et avec le plus de discrétion possible.
Le fait d’avoir fait trucider tous les nouveau-nés de Bethléem, n’a nullement apaisé les craintes du roi Hérode qui est en proie à un véritable délire de persécution. Continuellement sur ses gardes, il s’inquiète fort que les rois-mages ne soient pas revenus de Bethléem et il a pour hantise qu’un légitime héritier de la lignée de David ait pu échapper au massacre et qu’il puisse réapparaitre un beau jour pour lui ravir sa couronne ; cette couronne d’Israël qu’il doit à la bienveillance des Romains et à laquelle - n’étant pas Juif lui-même - il n’a pas plus de droit que n’en avaient ses prédécesseurs hasmonéens.
Des fidèles sous pression
Il s’ensuit un climat de suspicion généralisée et de complot qui empoisonne la vie de tous les habitants de la cité sainte ; en particulier celle de ces cœurs fidèles qui attendent avec ferveur le « Temps du Messie » et la « consolation d’Israël ». Ils se voient contraints à dissimuler leurs sentiments, à parler à mots couverts, à n’agir que sous le manteau et finalement à comploter contre Hérode.
En assez petit nombre, ces fidèles vivent dans la mouvance du Temple et de son clergé. Et surtout ils sont tous liés avec Marie, d’une façon ou d’une autre ; chacun ayant pris une part plus ou moins grande à son éducation.
Outre la vielle prophétesse Anne qui l’a accompagnée depuis le moment où elle s’est vue consacrée au service du Temple, trois hommes ont joué un rôle particulièrement important dans ce petit groupe. Ils ont pour noms : Hillel, Siméon et Zacharie :
- Hillel est le naci : il est responsable des décisions juridiques du Sanhédrin et ses commentaires de l’Écriture Sainte jouissent d’une grande autorité auprès des érudits de l’époque. Sur la question de savoir qui sera le Messie, il a des intuitions fulgurantes qui le prédispose à accueillir Jésus. Son influence sur la formation humaine et spirituelle de Marie a sans doute été déterminante.
- Siméon est pour sa part un homme d’une grande piété qui attend avec ferveur la venue du Messie d’Israël. Il lui a été promis qu’il y assisterait avant de voir la mort. Devenue orpheline de ses parents, c’est cet homme à la foi inébranlable que Marie s’est vue donner pour tuteur.
- Enfin, Zacharie fait partie de la caste des Chefs des Prêtres[3] et il a pour femme Elisabeth : ce qui fait de lui un très proche cousin de la jeune fille de Nazareth.
Un mariage arrangé
Hillel, Siméon et Zacharie se connaissent de près et se voient souvent, en grand secret. Aussi ont-ils eu tout loisir d’organiser un mariage qui constitue pour Hérode le pire de tous les dangers ; le mariage de Joseph qui est l’héritier légitime de la maison de Juda, avec Marie qui est l’héritière de celle du Royaume du Nord[4]. Cette union princière risque non seulement de restaurer la dynastie davidienne, mais encore de rendre possible, sur la tête d’un enfant à naître, la réunification des deux parties séparées de l’ancien Royaume de David.[5]
Une rencontre où l’essentiel est dévoilé
Pour Hérode et pour la puissance romaine, l’enjeu est d’importance. Mais il faut bien voir que le complot qui se trame près du Temple de Jérusalem ne se limite pas à cette question politique dont dépendrait la destinée des royautés terrestres. Son enjeu majeur est d’ordre spirituel et il concerne le cœur même de de la Bonne Nouvelle. Il est l’objet d’un secret dont Hillel a sûrement été l’inspirateur et qui concerne l’identité de ce Messie dont tout le monde a le sentiment que le temps est proche ; un secret que le vieillard Siméon dévoile lorsque, découvrant le visage de l’enfant que Marie a déposé entre ses bras, il déclare : « voici que je vois de mes yeux votre Miséricorde, voici la Gloire en ce Visage pour toutes les nations » (Luc 2,30-31).
Ne dirait-on pas qu’il a tout compris du mystère du Salut, tout compris de l’Incarnation et de la Trinité, et tout compris de l’identité de Celui qui est à la fois Dieu et homme et qui bientôt pourra dire de Lui-Même : « Qui m’a vu a vu le Père » ?
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par Pierre Perrier
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