La catéchèse des premiers chrétiens :
un trésor pour la nouvelle évangélisation

Marc 7,1-.-23

Pureté légale du corps ou pureté du cœur ?

Commentaire d’Évangile

Répondant aux pharisiens qui reprochent à ses disciples de ne pas se laver les mains, Jésus explique, par une analogie très simple, le vrai sens de la "Tradition des Anciens" : au delà des règles, ce qui importe c’est la pureté du cœur.

Données relatives à Marc 7,1-.-23 :
Évangile du 1er septembre 2024 :

22ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année B

Synopse de cet Évangile :
  • Matthieu 15, 1-11 et 19-20
Niveau d’enseignement : 2ème niveau : Enseignements de Jésus aux disciples (pour les diacres)
Collier évangélique :
  • Collier eucharistique (Pain de Vie)

Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles ; Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse.
Consulter Les colliers évangéliques (2003) et La mémoire en damiers (2023).

Le choix de la lecture de ce dimanche (Marc 7, 1-8 et 14-15 et 21-23) a exclu des versets qui ne simplifiaient pas la compréhension de cet évangile.

L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
chapitre 7, versets 1 à 23

Note de lecture : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, cette traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.

  1. Et des pharisiens et quelques scribes venus de Jérusalem firent foule autour de Jésus.
  2. Et ils avaient bien vu que certains de ses disciples se mettaient à manger le pain alors qu’il n’avaient pas lavé leurs mains comme il se doit. En pointant cette faute, ils les avaient blâmé.
  3. Car pour tous les judéens, et même les pharisiens, ne pas manger à moins d’avoir bien lavé ses mains est la Tradition des Anciens.[1]
  4. De même pour les choses venant du marché, s’ils ne les ont pas plongé [dans l’eau], ils ne les mangeront pas. Et il y a beaucoup d’autres choses auxquelles ils ont décidé d’obéir selon cette Tradition, tels que le lavement des coupes et des ustensiles de cuisine comme des plats en étains et les plateaux en étain, qu’ils prennent en compte [dans cette tradition] comme tout autre présentoir[2].
  5. Et les scribes et les pharisiens L’interrogèrent : Pourquoi vos disciples ne prennent-ils pas en compte la hallaka selon la Tradition des Anciens mais ils se mettent manger le pain quelque soit l’état de leurs mains ?[3]
  6. Ce fut alors qu’Il leur dit :
    « le prophète Isaïe a bien prophétisé ainsi sur les hypocrites[4] quand a été mis dans les Ecritures : ce peuple m’adore de ses lèvres mais leurs cœurs sont bien loin de Moi !
  7. Et ils m’adorent en vain quand ils enseignent des doctrines construites par des hommes.
  8. Car vous avez ignorés les commandements de Dieu et vous observez la tradition des hommes, comme celle-ci sur le lavage des coupes et des plats mais aussi de bien [trop] d’autres. »
  9. Alors Jésus appela toute la foule présente et il leur dit :
    « Ecoutez-Moi , vous tous, et comprenez !
  10. Il n’y a rien de tout Ceci qui soit venu de l’extérieur de l’homme qui, entrant en lui, puisse le ruiner, mais c’est ce qui sort de l’homme qui peut le ruiner.[5]
  11. Car c’est de l’intérieur des hommes, ce qui est venu s’incruster dans les cœurs des hommes, comme les pensées malveillantes proposant fornication, adultère, vol, meutre,
  12. extortion, méchanceté, tromperie, convoitise, mauvais œil, blasphème, amour propre[6], esprit tordu ;
  13. Toutes ces pensées malveillantes viennent de l’intérieur et elles ruinent la relation spirituelle.

Commentaire et contexte de cet Évangile

L’Aggada et la Halakha

Pour comprendre la portée de ce passage de l’évangile (mais aussi les limites des reproches que les pharisiens y adressent à Jésus), il convient d’avoir à l’esprit le mode d’enseignement très particulier qui caractérisait les rabbis d’Israël.

C’est avec un zèle proche de l’acharnement qu’ils le pratiquaient, en s’aidant de deux recueils de textes aux fonctions bien distinctes et qui étaient censés servir de guide aux enfants d’Israël dans toutes les circonstances de leur vie.
  - Le premier de ces recueils se nommait « Aggada[1] » et comportait une collection de commentaires de la Torah. Les croyants y trouvaient des textes de méditation et des aphorismes[2] ; ainsi que des prières propres à nourrir la louange incessante qu’ils étaient tenus de rendre à Dieu.
  - La Halakha[3], dont le nom araméen (HLK) renvoie à l’idée de marcher, venait en complément de l’Aggada. C’était un recueil à caractère proprement juridique dont le but était d’accompagner le fidèle dans tous les cheminements de sa vie religieuse, mais aussi dans toutes les circonstances de sa vie quotidienne. Elle le rappelait sans cesse au respect d’un nombre incalculable de commandements qu’il devait appliquer au pied de la lettre : notamment celui de se laver les mains avant de passer à table ou de faire la vaisselle !

Pour ces légistes pointilleux qu’étaient les pharisiens, le relâchement des disciples de Jésus vis-à-vis de ces pratiques légales - et si l’on peut dire sacro-saintes - constituait un véritable scandale qui était de nature à les faire douter de la qualité et de la légitimité de l’enseignement supérieur que le Maître nazaréen prétendait dispenser.

Jésus propose une analogie

S’Il ne condamne pas les préceptes auxquels les pharisiens sont si fermement attachés (et qu’ils tiennent d’ailleurs très légitimement de la tradition des Anciens), Jésus met à profit les critiques dont Il est l’objet de leur part pour en donner le véritable sens et en élargir considérablement la portée dans le domaine spirituel.

Comme Il le fait familièrement, Il se sert pour cela d’une démarche de type analogique. A la propreté des mains qui permet de préserver le corps de toutes les saletés qui lui viendraient de l’extérieur et pourraient mettre sa vie en péril, Il fait en effet correspondre la pureté du cœur qui est la condition même de la vie spirituelle et doit être préservée de toutes les souillures morales et de toutes les perversions de l’esprit. De cette pureté qui lui sera donnée comme un fruit de l’amour, le croyant fera la difficile expérience dans sa vie religieuse ; grâce au soin qu’il apportera - ou n’apportera pas - à obéir au premier des commandements : celui d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même.

Or ce qui permet de protéger la pureté du cœur en obtenant ce précieux don de l’amour, c’est une prière ardente qui entretient un échange incessant avec le Ciel ; et qui ainsi met l’âme à l’abri du monde d’ici-bas et de toutes les impuretés qui risquent de contaminer le cœur de l’homme et de souiller tout ce qui peut en sortir.

Un avertissement pour notre temps

Dans le monde décadent dans lequel nous vivons, dans un monde où les médias ne cessent de faire la promotion des spectacles les plus dégradants et de célébrer les droits, la légitimité et même la « fierté » de tous les vices, les Paroles de Jésus ne devraient-elles pas trouver aujourd’hui un écho particulierement fort ?

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