La catéchèse des premiers chrétiens :
un trésor pour la nouvelle évangélisation

Matthieu 16,13-19

Jésus confie son Église au « fils de la colombe »

Évangile du dimanche 29 juin

Dans cet évangile Matthieu ne rapporte pas seulement la désignation de Simon-Pierre comme chef de l’Église. Il nous renseigne aussi sur les qualités qui ont amené Jésus à choisir ce patron-pêcheur du lac de Tibériade pour prendre soin des hommes jusqu’à leur mort et les guider au mieux dans leur passage au Shéol : non seulement sa docilité pour accueillir les inspirations de l’Esprit Saint, mais aussi son humilité et son esprit pratique.

Données introductives sur Matthieu 16,13-19

Évangile du dimanche 29 juin 2025 :

Saints Pierre et Paul, Apôtres - Année C

Synopse de cet évangile :
  • Jean 6,68 & 20,23
  • Luc 9,18-21
  • Marc 8,27-30
Niveau d’enseignement : 2e niveau : enseignements de Jésus aux disciples (pour les diacres)
Collier évangélique : Collier central

Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles. Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse.
Consulter Les colliers évangéliques (2003) et La mémoire en damiers (2023) et Marie Mère de l’Église (2025).

L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu
chapitre 16, versets 13 à 19

Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.

  1. Quand Jésus fut venu dans le territoire de Césarée de Philippe, Il se mit à interroger ses disciples et Il leur dit : « Comment les gens nomment-ils[1] le Fils de l’homme ? »[2]
  2. Alors ceux-ci ont dit : « Ils disent Jean le Baptiste, d’autres Elie ou encore Jérémie, et d’autres : il est le premier d’entre les prophètes. »
  3. Il leur dit : « Et vous, à votre dire, qui suis-Je ? »
  4. Simon-Pierre répondit et dit : « Vous êtes le Messie, le Fils de Dieu le Vivant. »
  5. Jésus reprit et lui dit : « Bienheureux es-tu Simon, fils de la colombe, parce que ce n’est ni de la chair ni du sang[3] que ceci te fut révélé mais de Mon Père qui est aux cieux. »
  6. Moi aussi Je te dis : « Tu es Pierre et sur cette pierre[4] je vais fonder l’Église et les portes du Shéol ne lui résisteront pas.[5]
  7. À toi seront les clés du Royaume des cieux et tout "dit ou fait" que tu lieras sur terre deviendra lié dans le ciel et tout "dit ou fait" que tu délieras sur terre sera délié au ciel. »

Revecez Etphata par email
grâce à notre lettre :

newsletter

Commentaire et contexte de cet Évangile

À l’abri de ses ennemis

La scène que rapporte cet évangile se passe au début de l’année 29 ; soit un an exactement après l’institution des Douze. Ils ont accompli leurs premières missions et Jésus les réunit au nord d’Israël, près de Haiffa, c’est-à-dire sur le territoire de la tribu la plus éloignée de Jérusalem.
Largement ouverte au commerce extérieur, cette zone relève du tétrarque Philippe qui est un monarque plutôt débonnaire et dont il n’y a pas trop à craindre l’hostilité.

Une telle situation géographique met Jésus à l’abri des poursuites qu’Hérode et les pharisiens pourraient diriger, non seulement contre Sa Personne, mais aussi contre les disciples qui l’accompagnent et qu’Il ne voudrait pas exposer inutilement. Loin du centre du pouvoir, loin du Temple, de ses gardes et de ses sbires, le Maître peut évoquer librement l’épineuse question de son identité ; sans craindre que ses propos ne tombent dans des oreilles indiscrètes et ne déclenchent des persécutions.

« Qui dit-on que Je suis ? »

À la question que leur pose Jésus « Comment disent les gens sur le Fils de l’homme ? » il n’est pas indifférent que les disciples fassent des réponses qui concernent seulement le côté religieux du problème ; qu’aucun d’entre eux ne fasse allusion à une rumeur qui ferait de Jésus un « Nouveau David » ; c’est-à-dire un potentiel roi d’Israël, dont l’avènement ne manquerait pas de troubler le fragile équilibre politique et religieux de la Palestine.

Jean-Baptiste ou Élie, ou bien « un premier parmi les prophètes » ?

Les personnages que les apôtres évoquent dans leurs réponses sont tirés de l’Histoire Sainte du peuple élu. Ils appartiennent à la lignée des grands prophètes d’Israël. Et la question qui se pose à eux est de savoir si le rôle que Jésus est appelé à jouer dans l’économie du salut sera comparable à celui qui a été historiquement le leur.

En premier lieu ils pensent à Jean-Baptiste qu’ils ont connu et dont ils vont jusqu’à se demander s’il ne serait pas carrément « ressuscité » des morts, pour prendre l’apparence du nazaréen. En deuxième position vient Élie, ce prophète mystérieux qui apparaitra à côté de Jésus, au jour de la Transfiguration ; et dont une légende tenace prétend qu’il serait monté aux cieux sur un char de feu, et n’aurait jamais connu la corruption du tombeau. Enfin, certains pensent qu’Il pourrait être un prophète encore plus grand que Moïse.

Une inspiration de l’Esprit Saint qui s’abat sur Pierre

Ce sont des réponses pour le moins évasives que font les apôtres. Et aucun n’ose prendre carrément position en faveur d’une interprétation ; du moins jusqu’à ce que Jésus s’adresse à Simon-Pierre et que celui-ci, porté par une inspiration soudaine, ne déclare « Vous êtes le Messie, le Fils de Dieu, le Vivant ».
Messie est un titre que, jusque-là, aucun des disciples ne s’est avisé de donner au Maître ; lequel d’ailleurs ne se l’est jamais donné à Lui-même ; préférant se désigner comme le « Fils de l’homme », ou suggérer son identité divine en parlant de Dieu comme de « Son Père ».

C’est vraiment parce qu’il est porté par le souffle de l’Esprit-Saint que le futur Chef de l’Église peut ainsi prendre la parole ; en raison d’un charisme bien particulier qu’il possède et dans lequel Jésus Lui-même le confirme quand Il lui déclare « Ce n’est ni de la chair ni du sang que ceci te fut révélé mais de Mon Père qui est dans les cieux ».

Le discernement du « fils de la colombe »

Ce singulier charisme a valu à Simon-Pierre son joli surnom de « bar Ionna » ; expression araméenne qui signifie : le fils de la colombe.

Cette belle image mérite d’être expliquée. Outre sa blancheur qui est évidemment évocatrice de pureté et qui lui a valu d’être prise comme image de l’Esprit Saint, la colombe se signale par des roucoulements très doux et très harmonieux ; lesquels rappellent le long murmure que font les femmes d’Israël en ruminant et en « gestuant » la Parole de Dieu ; c’est-à-dire en jouant le rôle de « mère de mémoire » que la tradition orale leur attribue. Il consiste à comprendre le sens profond et vrai de la Parole de Dieu, à la garder et à la faire fructifier dans leur cœur, pour finalement la transmettre aux hommes avec fidélité.

Ainsi, associer Pierre à une colombe qui roucoule revient à évoquer ses qualités de bon « appreneur »[1] de la Parole de Dieu et de fidèle gardien des enseignements de Jésus ; qualités qui, jointes à son humilité et à son bon sens, le désignent tout naturellement pour exercer l’autorité dans l’Église ; cette autorité suprême qui lui permettra de libérer les hommes de la prison des idées fausses et des hérésies, en ouvrant ou en refermant pour eux les portes de l’enfer.

Annoncer la Bonne Nouvelle... nous concerne tous

Invitez vos proches à découvrir ce contenu en leur communiquant l'adresse de cette page (copier l'adresse) ou directement grâce à ces liens pour WhatsApp , Facebook , X (Twitter) , LinkedIn et sinon par email. Nous comptons sur vous.

 

Revecez Etphata par email
grâce à notre lettre :

newsletter
Image d'illustration

La remise des clefs à Saint Pierre

Antoine Ranc et Jean Charmeton - 1692

Cathédrale de Montpellier


Flashcode2url

Pour réagir ou partager cette page, retrouvez-la sur votre écran :
URL courte : https://etphata.org/139

Préparer Dimanche prochain :

Luc 10,1-20 - Jésus envoie ses disciples en mission - Évangile du dimanche 6 juillet

Image d'illustration

L’évangélisation de la première Église n’a pas été un mouvement débridé, porté par l’inspiration de chacun. Jésus l’a au contraire organisée avec ordre et méthode ; en l’ancrant dans la culture orale du peuple hébreu et en exploitant la riche méthodologie d’enseignement que pratiquaient les rabbis d’Israël. Lire la suite >>


Marie Mère de l'Église

Et moi j'ai vu et je rends témoignage

Image d'illustration

Un argumentaire raisonné pour un nouveau regard sur l’histoire de l’Église et des évangiles. Ce livre vient à la suite de Marie Mère de Mémoire et propose nombre de références rendant justice à la qualité des textes canoniques dans la langue de Jésus et mettant en évidence l’organisation de l’Église mise en place par Jésus ainsi que le rôle discret mais essentiel de Marie. Lire la suite >>


Église des origines

Les bonnes nouvelles du Vatican

Image d'illustration

Nous sommes heureux de vous annoncer deux bonnes nouvelles concernant la recherche sur l’Église des origines. D’une part, la sortie par les presses du Vatican des actes du colloque organisé en 2021 sur le thème de l’histoire des premiers siècles de l’Église. Colloque auquel, comme vous le savez, nous avions largement contribué. D’autre part, dans une lettre publiée ce 21 novembre 2024, ... Lire la suite >>



Un message, un commentaire ?

Pour participer à la vie du site etphata.org :


Image d'illustration

Pierre Perrier

Rue de Mouchy - Versailles

Formulaire de contact