Jean 6,60-69
Eucharistie : Les derniers enseignements de Jésus pour résister aux hérésies
Commentaire d’Évangile
Après avoir expliqué le fonctionnement de l’Eucharistie, Jésus explique comment l’Esprit du Père nous y est donné par lui son Fils. Il met aussi en garde contre les hérésies qui rendent toujours, peu ou prou, la communication spirituelle impossible.
Évangile du 25 août 2024 : | 21ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année B |
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Niveau d’enseignement : | 3ème niveau : Enseignements de Jésus aux apôtres (pour les prêtres) |
Collier évangélique : |
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Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles ; Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse. |
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La portion d’Évangile retenue par l’Église pour ce dimanche 25 août ne comprend pas les trois derniers versets du chapitre 6. Nous vous les présentons ici pour une meilleure cohérence entre la Vulgate latine et le texte oriental en araméen. Notons que la numérotation des verset 63 à 65 varie selon les sources. |
L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean
chapitre 6, versets 60 à 71
Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.
- Et beaucoup de ceux qui les écoutèrent parmi ses disciples se mirent à dire :
« Ceci est trop difficile, ces phrases construites[1], qui peut se mettre à les entendre ? »[2] - Alors Jésus su en lui-même que ses disciples s’échauffaient sur cela
et il leur dit : ceci vous déstabilise-t-il ? - Et quand alors vous verrez le Fils de l’homme remontant à cette place où il était auparavant ?
- L’esprit est ce qui met en vie [éternelle]. Et le corps n’en profite pas en ses gestes ;
Les paroles de Moi ont été redites avec vous. Elles sont esprits et elles sont vies.[3] - Mais il y en a quelques uns parmi vous qui ne croient pas.[4]
- Et parlant à ceux-là de ce « pourquoi » , Je vous le dis :
« il n’est personne qui puisse venir auprès de Moi s’il n’a pas un don pour lui qui vienne de Mon Père ». - C’est bien à cause de ses "phrases construites" que beaucoup parmi ses disciples allèrent ailleurs et ils ne marchèrent plus avec Lui.[5]
- Et Jésus dit à ses Douze : qui parmi vous veut s’en aller ?
- Simon Pierre, en réponse, reprit en disant : mon Seigneur ! vers qui irions-nous ?
C’est Vous qui avez les paroles des vies[6] qui aboutissent à l’Eternité ! - et nous, nous croyons et nous savons que vous êtes le Messie, le Fils du Dieu Vivant.
- Jésus leur dit : n’est-ce pas Moi qui vous ai choisi pour être les Douze ? Et pourtant, il en est un parmi vous qui est un Satan.[7]
- En effet il parlait pour la première fois de l’unique parmi les douze qui Le livrerait et porterait ce nom de Judas fils de Simon de Kériot car il se préparait à être celui qui Le livrerait, l’unique parmi les Douze.[8]
Commentaire et contexte de cet Évangile
L’Esprit d’En-haut comme don de l’Eucharistie
Nous avons vu qu’au long de son chapitre 6, saint Jean donne, relativement à l’Eucharistie, une série d’enseignements très structurés. Il y montre que les « sainte espèces » ne doivent pas du tout être considérées comme de simples symboles mais que le pain et le vin sont, sous des formes différentes, le Corps et le sang de NS Jésus-Christ[1] ; soit des « équivalents » ontologiques qu’en sa qualité de successeur des apôtres, le prêtre a le pouvoir de rendre réellement et substantiellement présents sur l’autel. Nous espérons ainsi être en communion, en relation éternelle et continuelle, avec Dieu et les autres.
Ainsi, dans le sixième chapitre, Jean nous a-t-il successivement expliqué la nature du pain qui est le corps même du Christ, puis celle du vin qui est Son Précieux Sang ; le sang étant évidemment ce qui donne la vie à la chair.
Dans cet évangile, nous le voyons donner un dernier élément qui est d’une singulière importance et qui est comme l’aboutissement de tout le système : la relation entre notre esprit et l’Esprit de Dieu. Elle est capitale pour bien comprendre ce que doit être pour le croyant la participation au sacrement de l’Eucharistie et ce que représente l’incarnation de Jésus en tant qu’Il est le « Verbe de Dieu ».
Impuissance de la chair et vie par l’Esprit
« La chair n’est capable de rien ; ce qui fait vraiment vivre c’est l’Esprit ».[2]
Par ces mots Jésus ouvre une étape nouvelle et décisive dans l’enseignement rapporté par Jean. Cette phrase appelle en effet un développement spirituel du mystère de l’Eucharistie.
Par la chair l’homme est imparfait et c’est seulement grâce à l’Esprit que Dieu lui envoie qu’il devient véritablement un homme. Ainsi l’esprit joue-t-il dans la vie de l’homme spirituel, un rôle analogue à celui que joue le sang quand il circule dans le corps et en fait une chair vivante.
Parce qu’il descend du ciel avec l’onction donnée par le Père, Jésus donne l’exemple d’un homme parfait, c’est-à-dire d’un homme en qui la chair reçoit sa vie directement de l’Esprit de Dieu. De cet Esprit qu’il nous faut demander dans la foi et que le Père nous donnera comme une grâce qu’on pourra toucher dans sa chair eucharistique et qui nous fera vivre.
Le salut devient un choix libre et personnel
Si l’on rapproche cet Evangile du texte souvent proposé en première lecture (Josué 24, 1-2 et 15-17-18) , on remarque que Jean évoque un basculement d’une grande importance dans la manière que les Hébreux ont eue de vivre leur foi. A l’époque de Josué les Hébreux réagissent comme un seul homme, en déclarant vouloir rester fidèles au Dieu de leurs pères et en choisissant de poursuivre tous ensemble leur route vers la Terre Promise. On peut dire qu’à cette époque lointaine où la formation mentale du peuple élu n’en est qu’à ses débuts, l’individu humain n’a pas encore acquis le statut d’une personne autonome, capable de poser des actes indépendamment de la communauté à laquelle elle appartient.
A l’époque de Jésus, il n’en va pas de même et parmi ceux qui le suivent il y en a plusieurs « qui ne croient pas » et qui choisissent délibérément de l’abandonner ; quitte pour cela à se désolidariser de la communauté qui s’est formée autour de Celui en qui ils ont pourtant reconnu le Messie d’Israël. Le don de l’Esprit qui couronne le sacrement de l’Eucharistie implique la liberté. Il permettra désormais à chaque homme de prendre le chemin du salut ou de s’en détourner, en se déterminant librement pour ou contre Jésus ; au risque pour certains de s’obstiner dans le refus et de se perdre comme Judas.
Les hérésies ne protitent-elle pas souvent de cette liberté que Dieu laisse à l’homme de bloquer la relation avec l’Esprit ?
De fait ces trois étapes sont là pour nous aider vers le cœur à cœur dans l’Eucharistie.
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par Pierre Perrier
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Accueillir l'Évangile de ce Dimanche :
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