La catéchèse des premiers chrétiens :
un trésor pour la nouvelle évangélisation

Luc 23,35-43

La confession du bon larron et la puissance de la Miséricorde

Évangile du dimanche 23 novembre

par , académicien

Comme point d’orgue du récit de la Passion, l’évangile du bon larron témoigne encore de la place fondamentale de la Miséricorde : cette Pleine Espérance que Jésus est venu apporter dans le monde. Si elle peut toucher le cœur de ses bourreaux, elle va jusqu’à renouveler le cœur d’un homme réputé irrécupérable et impardonnable.

Clin d'œil pour un nouveau regard sur la catéchèse :

À une époque où des pans entiers de notre société permissive s’abîment dans l’égocentrisme et la violence, quelle pastorale l’image du bon larron peut-elle inspirer à l’Église ?

Données introductives sur Luc 23,35-43

Évangile du dimanche 23 novembre 2025 :

Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’Univers

Synopse de cet évangile :
  • Marc 15,31-32
  • Matthieu 27,41-44
Complément d'information : Marie Mère de l’Église page 528
Niveau d’enseignement : 1er niveau : catéchèse de Jésus aux familles, "dans les maisons" (pour tous)
Colliers évangéliques :
  • Collier de la Miséricorde
  • Colliers de la Passion

Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles. Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse.
Consulter Les colliers évangéliques (2003) et La mémoire en damiers (2023).

L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
chapitre 23, versets 35 à 43

Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.

  1. [1]Le peuple des nations restait là debout et observait[2] et parmi eux, même des officiers se moquaient de Lui en disant : "Il a redonné vie aux autres ; s’Il est le Messie, l’élu de Dieu[3], qu’Il rende vie à sa gorge.[4]"
  2. Et les soldats qui se moquaient aussi de Lui, s’approchèrent [alors] de Lui et Lui offrirent du vinaigre,[5]
  3. Et ils Lui disaient : "Si Tu es le roi des Judéens garde vivante ta capacité de communiquer [par ta gorge]."[6]
  4. Il y avait en effet un écrit qui avait été calligraphié en lettres grecques, latines et araméennes indiquant : Roi des Judéens.[7]
  5. Et l’un des criminels[8] qui étaient suspendus là avec Lui blasphémait contre Lui en disant : "Si tu es le Christ, délivre-toi toi-même, et délivre-nous aussi."
  6. Et quant à l’autre, son compagnon de routes, il s’opposa à lui en disant : "N’as-tu pas peur de Dieu, toi qui subis la même condamnation ?
  7. Et quant à nous, c’est à la hauteur de nos actes que nous sommes justement punis et que nous recevons la contrepartie de nos paroles et de nos gestes horribles alors qu’incontestablement, Lui ne les a pas faits."
  8. Et il dit à Jésus : "Mon Seigneur, souviens-Toi de moi quand Tu vas venir dans ton Royaume."
  9. Et Jésus lui dit : "Amen Amen, Moi Je te le dis : aujourd’hui avec Moi, tu vas être en Paradis."[9]

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Commentaire et contexte de cet Évangile

Marie. Un témoin privilégié

Ce qui donne une saveur toute particulière à ce texte commun au collier de la Miséricorde et à celui de la Passion, c’est la certitude que la Vierge Marie a été le témoin direct des événements que Luc transcrit et qu’en sa qualité de « Mère de mémoire » elle en a personnellement dirigé aussi bien la mémorisation que la collecte et la mise en forme.

Accompagnée de Marie Cléophas, Marie Salomé et Marie Madeleine[1], la Mère du Seigneur a en effet suivi les pas de son Fils pendant tout le temps que dura Sa Passion. De station en station, elle se trouva continuellement à Ses côtés, et c’est debout au pied de la Croix qu’elle assista à Ses derniers moments ; gravant dans son cœur le souvenir de Son ultime soupir.
Proche de son Corps ensanglanté, elle a eu tout loisir d’épier les moindres signes de douleur et d’amour dont s’illuminait la douceur de Son regard ; et de recueillir, comme autant de trésors inestimables, les moindres échanges qu’Il parvint à avoir, aussi bien avec les soldats qu’avec ses deux compagnons de supplice ; et cela malgré les insupportables souffrances qui déchiraient Sa chair.

Mémoire de femme et mémoire d’homme

On comprend qu’échangées dans un râle de douleur, ces dernières Parole du Christ se soient gravées en profondeur dans la mémoire douloureuse de Marie. Et on le comprend d’autant mieux que ce sont des paroles de Miséricorde qui, à elles seules, résument tout le sens de la Bonne nouvelle.
Mais on doit remarquer au passage que - très significativement - « le disciple bien-aimé » - n’a pas jugé opportun de les mentionner dans son évangile ; bien qu’il fût lui aussi présent sur le Golgotha. Peut-être n’était-il pas aussi sensible au spectacle de la souffrance que le sont habituellement les femmes ; et que l’étaient en particulier les « Trois Marie » de l’Évangile.

Le choix d’un assassin

Au reste, on ne saurait vraiment s’étonner que Marie ait été choisie pour être le témoin privilégié de cet ultime instant dans la vie de Son Divin Fils. De ce moment où Il donna de sa Miséricorde un signe particulièrement éclatant, propre à manifester la toute puissance dont Son Père Céleste L’avait investi. Marie - future "Mère de Miséricorde[2]" - était la plus avancée dans la foi et donc la mieux disposée pour sonder Son Cœur ; et certainement aussi la seule qui fût capable de comprendre le geste inouï qu’Il fit en donnant sa vie pour libérer du péché même un authentique assassin, son compagnon par Providence. Car ce Bon Larron qui devait un jour accéder à la gloire des autels, en tant que Saint Dismas, n’avait vraiment rien d’un généreux « Robin des bois » qui pratique le brigandage par pur souci de justice et d’humanité. C’était un vrai assassin dont la vie n’avait été faite que de crimes et de brigandages ; un assassin qui ne méritait ni indulgence ni compassion mais qui allait pourtant devenir le premier homme, non seulement à entrer au Paradis à la suite du Christ, mais encore à y entrer « le soir même » ; c’est-à-dire en subissant en seulement quelques heures la purification que tout défunt doit subir. Son passage au Shéol est en fait une expérience mystique qu’il fait de son vivant.

Les deux publics du Calvaire

Le verset 39 articule autour de lui deux pôles. L’un correspond aux versets 35-38 et l’autre aux versets 40-45. Cette symétrie met en valeur l’opposition radicale que ce témoignage nous rapporte quant à l’attitude morale des différents protagonistes du récit :

Une curiosité malsaine pour les prodiges

On voit que c’est bien la haine et la curiosité qui caractérisent le mieux l’état d’esprit des ennemis du Christ. Qu’il s’agisse des pharisiens et des docteurs de la Loi qui aimeraient bien le voir descendre de sa Croix et qui, déçus de ne pas assister à ce prodige, resteront totalement sourds à ses Paroles. Ou bien que ce soit les légionnaires romains qui se laissent entraîner par l’excitation de la foule et joignent leurs quolibets aux insultes qu’elle profère à l’adresse du Supplicié. La mise à mort des condamnés n’est rien d’autre pour eux qu’un spectacle divertissant dans lequel un miracle serait évidemment le bien venu ! Même si certains d’entre eux se laisseront finalement ébranler et même convertir par la douceur et l’infinie bienveillance qui émane du Supplicié, leur aspiration fondamentale c’est le divertissement...

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Jésus-Christ et le bon larron

Titian - 1489


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Luc 21,5-19 - Veiller dans la foi face à la folle destruction du Temple - Évangile du dimanche 16 novembre

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