Jean 20,19-31
Face à l’incrédulité de Thomas, Jésus révèle Son cœur meurtri
Évangile du dimanche 27 avril

Jésus sait le besoin qu’ont les hommes d’adosser leurs croyances à des réalités tangibles. Aussi ne fait-Il de reproche ni à Thomas ni aux autres apôtres, qui ont manqué d’assurance dans leur foi. Mais Il ôte de leurs cœurs l’affliction causée par ce jour terrible et les restaure par Sa parole et Son geste : Il souffle sur eux Son Esprit, un souffle qui procède de Sa souffrance rédemptrice.
Données introductives sur Jean 20,19-31
Évangile du dimanche 27 avril 2025 : | 2e Dimanche de Pâques (La Divine Miséricorde) - Année C |
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Synopse de cet évangile : | Luc 24,36-43 qui est complémentaire avec des échos. |
Complément d'information : | Marie Mère de l’Église pages 347, 382 et 582 |
Niveau d’enseignement : | 2e niveau : enseignements de Jésus aux disciples (pour les diacres) |
Collier évangélique : | Colliers de la Passion |
Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles. Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse. |
L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean
chapitre 20, versets 19 à 31
Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.
- C’était le soir du premier jour de la semaine[1] et alors que les portes du lieu où se tenaient les disciples avaient été fermées, par crainte des Judéens, Jésus parvint debout au milieu d’eux et il leur dit : « La paix soit avec vous. »
- Il dit cela et leur montra Ses mains et Son côté et les disciples furent remplis de joie car ils voyaient Notre Seigneur.
- Jésus leur dit alors de nouveau : « La paix soit avec vous. Comme Mon Père m’a envoyé, Moi aussi Je vous envoie. »
- Et ayant dit cela, Il souffla en eux et leur dit : « Recevez le Souffle de Sainteté.
- Si vous remettez les péchés à quelqu’un, ils lui seront remis et si vous ne les lui remettez pas ils lui seront retenus. »
- Mais Thomas, un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus était venu.
- Et les disciples lui dirent : « Nous avons vu Notre Seigneur ». Mais lui leur dit : « à moins que je ne voie moi-même dans Ses mains la marque des clous et que je ne mette mon doigt dans la marque des clous et ma main dans Son côté, moi, je ne croirai pas. »
- Et huit jours après, à nouveau, les disciples étaient à l’intérieur et Thomas avec eux et, les portes étant bien fermées, Jésus parvint au milieu d’eux et Il leur dit : « La Paix soit avec vous. »
- Et Il dit à Thomas : « Ton doigt, mets-le ici et voie Mes mains, ta main mets-la dans Mon côté et ne sois plus non croyant mais croyant. »
- Et Thomas Lui répondit et Lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu. »
- Jésus lui dit : « Aujourd’hui M’ayant vu tu crois, heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. »
- Jésus a fait une grande quantité d’autres signes [des miracles], en présence de Ses disciples, lesquels ne sont pas consignés dans cet écrit [sacré].
- Alors que ceux qui ont été mis en écrits [sacrés] le sont pour que vous croyiez en Jésus qui est le Messie, le Fils de Dieu, et que vous ayez ainsi les vies pour l’éternité[2], en son Nom.
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Commentaire et contexte de cet Évangile
Mauvaise conscience des disciples
La joie que les apôtres éprouvent en voyant paraître le Ressuscité ne va probablement pas sans un arrière-goût d’amertume. Après les journées terribles qu’ils ont vécues, et après les alarmes qu’ils ont éprouvées, ils peuvent bien sûr se réjouir du réconfort que la présence de leur Maître leur apporte. Mais l’impuissance qu’ils ont éprouvée à se porter à Son secours ne laisse pas de leur inspirer des scrupules dont ils ont peine à se défaire ; même si, à la vérité, ils ne sont pas vraiment justifiés.
Chacun se reproche de ne pas avoir fait tout ce qu’il était en son pouvoir de faire, et le chant du coq ne cesse de résonner dans la mémoire de Pierre qui n’arrive pas à se consoler d’avoir renié son Maître à trois reprises. Les voilà maintenant barricadés dans une maison, craignant que les Judéens[1] ne viennent s’emparer d’eux et ne leur fassent subir un martyre qu’ils ne se sentent peut-être pas encore prêts à affronter.
Pourtant, dans une circonstance aussi désespérée, que pouvaient-ils faire de plus que ce qu’ils ont fait ? Il a déjà fallu bien du courage à Joseph d’Arimathie et à Nicodème pour aller voir Pilate et pour lui réclamer le corps de leur Maître ; et aussi à Jean - le disciple bien aimé - pour se joindre aux femmes et se rendre avec Marie au pied de la Croix. Ils se sont dissimulés dans la foule pour assister de loin au supplice de Jésus. Mais était-il utile ou même possible qu’ils se montrent davantage qu’ils ne l’ont fait ? En disant aux gardes venus l’arrêter au jardin des oliviers : « Ceux-là laissez-les partir », le Seigneur, peut-on penser, les avait en quelque sorte dispensés par avance d’intervenir ; soucieux qu’Il était de ne pas les exposer inutilement.
Un « casting » improbable
Toutes ces faiblesses, toutes ces lâchetés, tous ces manques de foi, Jésus, évidemment, ne les ignore pas. Son amour infini « pénètre les reins et les cœurs » et Il connait ses disciples beaucoup mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes. Et pourtant, c’est à ces hommes-là, à ces hommes fragiles et inconstants, qu’Il va confier le soin de communiquer aux hommes son Esprit ; cet « esprit de Sainteté » qui vient de Dieu et qu’Il leur communique Lui-même, en accompagnant ses Paroles d’un mime, propre à toucher leur imagination d’hommes de culture orale. En soufflant sur eux, Il le leur insuffle, pour qu’ils en vivent eux-mêmes et puissent se le communiquer à leur tour les uns aux autres, et obtenir ainsi les guérisons qu’ils espèrent ; éventuellement une guérison de leur corps, mais plus sûrement celle de leur cœur.
Du bon usage des Miracles
Car ce qui est important, aussi bien dans les guérisons que Jésus opère que dans celles que Ses disciples opéreront en Son Nom, c’est qu’elles manifestent l’action de cet Esprit de Sainteté ; qu’elles en sont des « signes » visibles.
À l’issue de la multiplication des pains, Jésus l’a clairement indiqué à ses plus proches disciples ; à ceux dont Il s’apprêtait à faire les pierres de fondation de Son Église. Leur parlant de la foule qu’Il venait de nourrir, Il leur a en effet expliqué : « Si ces gens viennent à Moi, c’est parce qu’ils ont vu des prodiges et qu’ils se sentent rassasiés. Mais ils n’ont pas compris les signes que Je leur ai donnés ».
Si Jésus ne guérit pas tous les malades qui se présentent à Lui c’est pour que les hommes ne soient pas tentés de voir en Lui un simple magicien, un admirable faiseur de miracles. Avant que d’être un prodige qui défie les lois de la nature ou un soulagement pour celui qui en bénéficie, le miracle doit être la manifestation visible d’un renouvellement spirituel profond qui est en train de s’opérer dans son cœur ; de sorte que Jésus puisse lui dire, comme Il l’a dit à tant de malades qu’Il a soulagés de leurs infirmités : « Va, ta foi t’a sauvé ».
Réponse aux doutes de Thomas
Si Jésus reproche à Thomas de vouloir une preuve tangible de sa Résurrection, il faut voir qu’Il ne le laisse pas pour autant sans réponse. Il saisit au contraire l’occasion de son manque de foi, pour le faire monter d’un cran dans la compréhension des mystères du Salut ; en lui faisant sentir de façon tangible à quel point le don de l’Esprit Saint et les guérisons qu’Il opère sont tributaires des souffrances rédemptrices qu’Il a Lui-même supportées pour le salut de tous les hommes. Thomas n’a pas les intuitions enthousiastes de Marie-Madeleine. Pour croire il a besoin de s’appuyer sur des choses concrètes. Et c’est pour lui en procurer l’occasion que Jésus lui fait toucher la réalité de Sa Résurrection ; une Résurrection spirituelle mais également charnelle qui nous invite à croire en la Résurrection de la chair[4].
Les églises orientales conservent à ce sujet une tradition que les peintres d’icônes ne se sont pas fait faute d’illustrer. Elle veut que Jésus ait saisi la main de Thomas et l’ait Lui-même introduit dans son côté, afin de le mettre au contact direct de son Cœur vivant et souffrant ; de ce Sacré-Cœur qui s’est offert pour racheter les péchés des hommes et continuera de s’offrir en un holocauste qui durera éternellement comme durera l’effusion du Saint-Esprit.
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par Pierre Perrier
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L’Incrédulité de saint Thomas
Caravage, vers 1603
Palais de Sanssouci, Potsdam

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