La catéchèse des premiers chrétiens :
un trésor pour la nouvelle évangélisation

Jean 6,1-15

Le miracle de la multiplication des pains

Commentaire d’Évangile

Suite à la décapitation de Jean le Baptiste, ce qui devait être un moment de recueillement pour Jésus et ses 12 apôtres va réunir autour de Lui une foule immense. L’enseignement qu’Il y donne annonce le mystère de l’Eucharistie à la communauté de croyants et est accompagné d’un des miracles les plus mémorable : 5 pains et 2 poissons pour nourrir 5.000 hommes et autant de femmes et d’enfants...

Données relatives à Jean 6,1-15 :
Évangile du 28 juillet 2024 :

17ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année B

Synopse de cet Évangile :
  • Luc 9,10-17
  • Matthieu 15,29-38 & 14,13-21
  • Marc 6,30-44
Niveaux d’enseignement : 1er niveau : Catéchèse de Jésus aux familles, "dans les maisons" (pour tous)
3ème niveau : Enseignements de Jésus aux apôtres (pour les prêtres)
Collier évangélique :
  • Collier eucharistique (Pain de Vie)

Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles ; Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse.
Consulter Les colliers évangéliques (2003) et La mémoire en damiers (2023).

L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean
chapitre 6, versets 1 à 15

Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.

  1. Après d’autres signes, Jésus alla nomadiser au bord de la mer de Galilée vers Tibériade.
  2. Et de grandes foules allèrent après lui, parce qu’ils avaient vu les signes qu’Il faisait dans le corps des malades.
  3. Et Jésus monta sur la montagne[1], et là Il reste assis avec ses disciples autour de lui.
  4. On était passé à la fin du temps de la Pâques des Judéens.[2]
  5. Et Il leva les yeux et Il vit une foule très nombreuse qui venait auprès de lui et Il dit à Philippe où acheter du pain pour que ceux-ci mangent ?[3]
  6. Mais Jésus avait dit ceci pour qu’il hésite, car Il savait quant à Lui comment organiser ce qu’il convenait de proposer.[4]
  7. Philippe lui dit : pour que ce soit fait il faudrait deux cents pièces d’or, et malgré cela il n’y en aurait que peu pour chacun.[5]
  8. L’un de ses disciples, André le frère de Simon Pierre, se met à lui dire :
  9. « Il y a ici notre jeune homme avec les cinq pains d’orge et les deux poissons, mais comment ne compter que sur cela ? »
  10. Jésus leur dit : « Il y a beaucoup d’herbe, que les 5000 hommes s’assoient et que viennent s’adosser à eux tous les autres. »
  11. Jésus prit les pains, dit la bénédiction et Il les partagea pour qu’ils les déposent devant tous ceux qui étaient assis. Et Il fit de même pour les poissons ; autant de poissons qu’ils en voulaient.
  12. Et quand ils furent rassasiés, Il dit aux disciples : rassemblez les restes des portions qui ont été en trop de peur qu’ils ne se perdent.
  13. Et ils rassemblèrent ces restes et remplirent douze couffins de ce qui avait surabondé des cinq pains d’orge.
  14. Alors ceux des hommes qui avaient vu le miracle qu’avait fait Jésus se mirent à dire : « Celui-ci est véritablement le Prophète qui vient dans le Monde. »
  15. Alors Jésus sachant qu’ils se préparaient pour venir le saisir et le faire roi, se défila vers la montagne[6] ; lui tout seul.

Commentaire et contexte de cet Évangile

Le qoubala de deuil de Jean Baptiste

Cet évangile se déroule dans le contexte de la mort de Jean-Baptiste ; Il vient juste d’être décapité et ses disciples sont désemparés. Jésus est tenu de célébrer sa mort[1], et pour cela d’offrir à ses amis un repas de deuil. Conformément à la tradition du peuple hébreu, ce « qoubala » ne comportera pas de viande. Il sera seulement composé de pain d’orge et de poisson.

Mais le petit groupe qui suit le Maître sur la montagne et fait cercle autour de Lui afin de se nourrir de l’enseignement de niveau supérieur qu’Il réserve aux proches, est vite rejoint par une foule nombreuse dans laquelle se trouvent sans doute quantité de disciples de Jean. Toutes ces âmes simples ont été touchées par les signes que Jésus a opérés « dans les corps des malades », et ils se sont mis à sa recherche, afin de pouvoir « marcher à sa suite », c’est-à-dire de devenir eux-mêmes ses disciples.

Un peuple en quête d’une foi vivante

Leur attente est donc d’ordre spirituel. Ils ne viennent pas vers Jésus comme ils iraient à la synagogue, pour recevoir un enseignement tout théorique. S’ils sont là c’est dans l’espoir de faire une expérience vivante de la foi ; c’est-à-dire une expérience qui les affectera dans tout leur être et dont ils pourront dire – en reprenant une expression souvent employée par les miraculés de Lourdes – qu’ils l’ont « ressentie » en eux-mêmes, comme une action directe de Dieu.

Jésus se met donc en devoir de les accueillir tous dans son quoubala mémoriel et de les nourrir ; ce qui est évidemment impossible, aussi bien pour Philippe qui est commerçant de profession et sait ce que cela couterait, que pour André qui a vraisemblablement été chargé de l’intendance. Il a fait les courses pour le petit groupe que forment les douze et leurs proches, mais n’a rien prévu pour une foule aussi nombreuse et dont la présence n’était nullement prévue. C’est pour les besoins de ce qu’on appellerait aujourd’hui un « pique-nique » que sont prévus les cinq pains et les deux poissons dont le jeune homme est porteur.[2]

Si les deux apôtres sont perplexes, Jésus sait en revanche très bien comment Il va opérer pour gérer et nourrir cette foule immense. Suivant un scénario bien rôdé et dont les juifs ont l’habitude, les 5000 hommes s’assiéront en ligne dans l’herbe tendre et se tiendront bien droit pour que les femmes et les enfants puissent s’appuyer confortablement sur eux. Après quoi les disciples de Jésus viendront déposer la nourriture devant chaque petit groupe ainsi formé.

Un festin de Parole

De cette nourriture que Jésus donne en abondance, il convient évidemment de comprendre la valeur analogique ; laquelle n’échappait certainement pas à un auditoire composé de gens simples mais qu’un apprentissage par cœur - dispensé par les lévites de village - avait familiarisé avec la Parole de Dieu. Les cinq pains représentent les cinq livres du Pentateuque tandis que les deux poissons sont des allusions aux psaumes et aux livres prophétiques ; soit la totalité de la Parole donnée par Dieu à son peuple. Quant aux 12 couffins dans lesquels on recueille les restes, ils signifient non seulement la surabondance des richesses spirituelles qu’on doit s’attendre à y trouver, mais aussi son accueil par les douze tribus d’Israël et au-delà d’Israël, par l’humanité toute entière.

De la manne donnée au désert à l’Eucharistie

Ce pain que Jésus multiplie pour nourrir la foule n’est évidemment pas sans rappeler la manne, ce « pain du ciel » que le Tout Puissant fit pleuvoir sur les Hébreux. Mais cette image des cinq pains et des deux poissons suggère une signification plus riche qui annonce le mystère de l’Eucharistie.
L’analogie entre la consommation des nourritures charnelles et la vie de la foi ouvre en effet à une meilleure compréhension de la vie spirituelle à laquelle Jésus est venu convier les hommes. La foi ne consistera pas en une quête de visions éthérées et de pensées idéales qui couperaient l’homme des réalités de la vie. Elle suppose au contraire une incarnation, propre à impliquer l’homme dans le réel, avec la totalité de son être.

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Mosaïque des pains et des poissons

Eglise de Tabgha (Israël)


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