Marc 6,30-34
A la mort de Jean-Baptiste, ses disciples rejoignent Jésus
Commentaire d’évangile
Pour comprendre ce que l’évangile de Marc rapporte dans ce passage, il faut le mettre en perspective avec l’évènement qui l’y précède - c’est-à-dire l’exécution de Jean-Baptiste - et celui qui lui fait immédiatement suite : la première multiplication des pains.
Évangile du 21 juillet 2024 : | 16ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année B |
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Synopse de cet Évangile : |
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Niveau d’enseignement : | 1er niveau : Catéchèse de Jésus aux familles, "dans les maisons" (pour tous) |
Colliers évangéliques : |
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Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles ; Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse. |
L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
chapitre 6, versets 30 à 34
Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.
- Et quand les apôtres revinrent vers Jésus, ils Lui dirent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné.
- Et Il leur dit : « Venez, allons nous promener à l’écart et détendons-nous un peu car il y a trop de monde qui va et vient et pas de place pour manger »
- Et entre eux seuls, ils partirent en bateau pour ce lieu inhabité[1].
- Et beaucoup de gens qui avaient connu les [seuls] disciples les virent quand ils partirent. Eux et leurs proches[2] se pressèrent alors vers là-bas[3].
- Et Jésus débarquant vit une foule nombreuse et Il fut ému pour eux qui étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger et Il commença à leur enseigner beaucoup de chose.
Commentaire et contexte de cet Évangile
Reconstituons la chronologie des faits, telle que Marc nous la donne ; c’est-à-dire avec un évident souci de fidélité et de cohérence.
Depuis la Galilée, Jésus a envoyé ses disciples en mission vers la Judée, afin de visiter les « « chefs-lieux » des autres tribus. Pour prêcher par l’exemple et rendre bien visible cet amour qui les unis et qui est la manifestation la plus évidente du Royaume de Dieu, ils y sont partis « deux par deux » et ont mis en pratique la pédagogie très structurée que leur Maître leur a enseignée.
Leur mission accomplie, ils reviennent à Capharnaüm en passant, comme ils l’ont fait à l’aller, par le lac de Tibériade ; c’est-à-dire en suivant un itinéraire que Pierre - le futur chef de l’Eglise - connaît parfaitement bien. N’y exerce-t-il pas à la fois le métier de pécheur et celui de nautonier, faisant régulièrement la navette entre les deux extrémités du lac ?
Tous ces apprentis missionnaires se retrouvent donc avec Jésus afin de se livrer en sa présence à ce qu’on appellerait aujourd’hui un « débriefing de fin de mission ». Mais ils doivent aussi prendre un moment de repos dont le Maître entend profiter pour leur donner un enseignement plus approfondi et d’un niveau supérieur ; celui qu’Il réserve à ses plus proches collaborateurs et qui nécessite une certaine intimité dans la relation. Il leur dit en effet : « Venez, allons nous promener à l’écart et détendons-nous un peu car il y a trop de monde qui va et vient et pas de place pour manger ».
Le mot « manger » doit ici nous interpeler. Il renvoie en effet à la métaphore que la culture hébraïque utilise si fréquemment pour évoquer la vie de l’esprit et l’acquisition des connaissances ; ce que Marcel Jousse appelait la « manducation de la Parole ». La Parole de Dieu n’est pas faite de notions abstraites, c’est quelque chose que l’homme doit assimiler avec tout son être, afin de s’en nourrir comme d’un aliment et d’en vivre d’une vie nouvelle. C’est ce que Jésus évoque Lui-Même quand Il déclare : « Ma Parole est vraie nourriture » ; et c’est aussi ce qu’on doit avoir à l’esprit quand on participe à l’Eucharistie ou qu’on lit le récit de la multiplication des pains.
Or c’est dans le contexte de cette mission qu’est survenu un fait qui est crucial dans la vie publique du Seigneur et que Marc rapporte avec détail dans les versets (6, 17-29) : l’exécution de Jean-Baptiste. Alors que les disciples de Jésus sont en train d’enseigner, cet évènement dramatique jettent sur les routes nombre de ceux qui, comme Jésus, sont venus recevoir le baptême dans les eaux du Jourdain. Ils sont désormais privés de leur guide et tout à fait désemparés. Or il faut voir qu’ils y a désormais deux raisons évidentes pour se retourner vers Jésus :
- La première raison, c’est évidemment que le Précurseur leur a désigné le Fils de Marie et de Joseph comme étant le véritable Messie d’Israël et le Maître dont il faut suivre l’enseignement.
- La deuxième raison, c’est que Jésus se trouve être le plus proche parent survivant de Jean-Baptiste et que c’est donc à lui qu’incombe le devoir d’organiser une cérémonie pour le défunt ; laquelle cérémonie consistera à offrir un « qoubala » de deuil, c’est-à-dire un repas qui, suivant la tradition, devra être exclusivement composé de pain et de poisson.
Telle est la raison qui fait que, dans l’endroit inhabité où Il veut entrainer ses apôtres, Jésus trouve « une foule qui va et vient » et qui ne laisse pas à ses proches disciples de place pour « manger » et « manduquer » tranquillement. C’est en grande partie les disciples de Jean-Baptiste qui sont comme autant de « brebis qui n’ont plus de berger » ; et à qui Jésus va sans tarder « enseigner beaucoup de choses ». Il va en fait les nourrir à la fois physiquement et spirituellement : grâce aux cinq pains qui symbolisent les cinq livres du pentateuque et aux deux poissons qui évoquent le livre des prophètes et celui des psaumes. … soit la totalité de ce qui est contenu dans le Livre de la Parole de Dieu.
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par Pierre Perrier
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