La catéchèse des premiers chrétiens :
un trésor pour la nouvelle évangélisation

Luc 15,11-32

La Parabole du fils prodigue (ou des deux frères)

Évangile du dimanche 30 mars

Au dire du vieillard Siméon[1], la Miséricorde[2] est le don suprême que Dieu fait aux hommes. Ceux qui respectent la Loi en ont autant besoin que ceux qui la transgressent. Telle pourrait être la « morale » de cette parabole.

Données introductives sur Luc 15,11-32

Évangile du dimanche 30 mars 2025 - Seconde partie :

4e dimanche de Carême - Année C
Accéder à la première partie (Luc 15,1-3) de la liturgie de ce dimanche.

Synopse de cet évangile :

dans aucun autre évangile.

Niveau d’enseignement : 1er niveau : catéchèse de Jésus aux familles, "dans les maisons" (pour tous)
Collier évangélique : Collier de la Miséricorde

Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles. Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-Même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse.
Consulter Les colliers évangéliques (2003) et La mémoire en damiers (2023) et Marie Mère de l’Église (2025).

L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
chapitre 15, versets 11 à 32

Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.

  1. Et Jésus leur dit en plus[1] : Un homme avait deux fils.
  2. Et le plus jeune d’entre eux dit à son père : Père, donne-moi la part qui m’est destinée de ta maison. Et il leur partagea ses biens.
  3. Et peu de jours après son jeune fils réalisa[2] tous les biens qui lui revenaient et il partit en voyage dans un pays lointain, et là, il dissipa ses richesses en vivant dans le gaspillage.
  4. Or, après qu’il eut dépensé tous ces biens, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver en manque.
  5. Et il alla se mettre au service d’un des habitants du chef-lieu. Et celui-ci l’envoya dans ses champs pour garder les pourceaux.
  6. Et remplir son ventre des caroubes dont se bourraient les pourceaux était devenu son seul désir, mais personne ne lui en donnait.
  7. Et alors il en vint à se dire en sa gorge[3] : aujourd’hui de nombreux employés dans la maison de mon père ont du pain en abondance, et moi je suis ici en train de mourir de faim !
  8. Je me lèverai, j’irai auprès de mon père, et je lui dirai : mon Père, j’ai péché contre le Ciel et contre toi.
  9. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes employés.
  10. Et il se lève pour aller vers son père. Son père le voit alors qu’il est encore loin, ému et pris de compassion, il court se jeter à son cou et l’embrasse.
  11. Et son fils lui dit : mon Père, j’ai péché contre le Ciel et en m’imposant à toi[4], et je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
  12. Mais son père dit à ses serviteurs : Apportez la plus belle robe, et d’elle revêtez-le ; mettez-lui un anneau au doigt et des sandales aux pieds.
  13. Amenez le veau gras[5], tuez-le, mangeons et réjouissons-nous,
  14. car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à festoyer.
  15. Or, son fils aîné était aux champs. Comme il revenait et approchait de la maison, il entendit de la musique et des danses.
  16. Et il appela un des gamins[6], et lui demanda ce que signifiaient ces choses.
  17. Et il lui dit : Ton frère est de retour, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a retrouvé sain et sauf.
  18. Mais il était furieux et ne voulut pas entrer. Alors son père sortit et se mit à lui expliquer la situation.
  19. Mais il répondit à son père : Voici, que depuis tant d’années, Moi je te sers par de durs travaux, et je n’ai jamais transgressé tes ordres, alors que tu ne m’as jamais donné un chevreau pour faire un festin avec mes amis.
  20. Mais celui-ci, ton fils, qui a dévoré tes biens avec des prostituées, quand il est revenu, tu as tué pour lui le veau gras !
  21. Son père lui dit : Toi mon enfant, tu es en tout temps avec moi et tout ce que je possède est à toi.
  22. Mais il convenait de faire une pause pour se réjouir, car votre[7] frère que voici était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé.

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Commentaire et contexte de cet Évangile

Une parabole pour deux péchés

Ce que Jésus vient manifester dans le monde, c’est la miséricorde de Dieu. Et c’est pour en faire comprendre la nature qu’Il donne cette parabole du « fils prodigue » que les églises de l’Orient appellent plus justement peut-être, « la parabole des deux frères ».
Ce titre rend mieux compte en effet de l’intention profonde du texte, qui est de distinguer les deux types de fautes que le récit met en scène ; deux fautes qui s’éclairent l’une l’autre et qui appellent également la miséricorde de Dieu.

Il y a d’un côté la faute dont le fils cadet se rend coupable et pour laquelle il doit évidemment demander pardon à son père. Elle se commet en effet en désobéissant à la Loi. Et puis il y a, de l’autre côté, une autre faute, plus sournoise, que le fils aîné commet dans le respect apparent de la Loi ; en toute bonne conscience et en pensant être parfaitement en règle avec la volonté de son père.

Si ce n’est pas de la même façon qu’ils ont péché, les garçons ont l’un et l’autre besoin d’une miséricorde qui les tirera des mauvais pas et, pourrait-on dire, des prisons dans lesquelles ils ont été se fourrer.

Cela est vrai pour le plus jeune qui s’est fourvoyé dans une vie de débauches dont seule la misère l’a obligé à sortir. Il y était prisonnier comme un bouc qui a emmêlé ses cornes dans un buisson et ne sait plus comment revenir en arrière. Mais il en va de même pour le plus âgé : il a consacré sa vie et un dur labeur à accroitre l’opulence de sa maison et il craint maintenant d’avoir à en partager le fruit avec son frère. Les richesses qu’il a accumulées lui ont inspiré des sentiments d’avarice et d’envie qui l’emprisonnent et risquent de lui faire perdre son âme.

La Miséricorde de Dieu n’impose rien

Pour bien comprendre en quoi consiste la miséricorde, il est important de noter que le récit ne dit pas de quelle façon l’histoire se terminera pour chacun des deux frères. Une fois qu’il aura le ventre plein et que ses forces seront refaites, le cadet ne se lassera-t-il pas d’être un simple « serviteur dans la maison de son père » ; et ne sera-t-il pas tenté de retourner à sa vie de plaisir ?
Quant à l’ainé (dont on ne sait s’il a ou non accepté de partager le « veau gras ») aura-t-il le cœur assez généreux pour se réconcilier avec son frère ? Une fois qu’il aura reçu la totalité de l’héritage paternel, et sans avoir eu à en donner la moindre part à son cadet !

La Miséricorde de Dieu n’impose rien. Elle pousse simplement des portes et les laisse ouvertes pour que l’homme ait la liberté de choisir.

Accéder à la première partie (Luc 15,1-3) de cette liturgie.

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Le retour de l’enfant prodigue

James Tissot - 1862-1863

Musée des Beaux-Arts - Paris


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