Marc 12,38-44
L’obole de la veuve :
Le don du pauvre est la plus précieuse des offrandes
Commentaire d’Évangile
En donnant une pauvre femme comme modèle de charité et d’amour de Dieu, Jésus dénonce avec violence le comportement de ceux qui viennent au Temple pour donner leur générosité en spectacle.
Évangile du 10 novembre 2024 : | 32ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année B |
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Synopse de cet Évangile : |
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Niveau d’enseignement : | 2ème niveau : Enseignements de Jésus aux disciples (pour les diacres) |
Collier évangélique : |
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Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles ; Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse. |
L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
chapitre 12, versets 38 à 44
Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.
- Et dans Son enseignement Il leur disait[1] : « Méfiez-vous des scribes qui veulent se promener en longues robes et être salués dans les lieux publiques
- et avoir les premières places dans les synagogues et les premiers sièges dans les diners.
- Ceux qui dévorent les biens des familles des veuves en allongeant les temps de prières [payés] ; ceux-là auront un temps plus long à faire lors de leur Qoubala du Jugement. »[2]
- Et voici que Jésus s’était assis devant le tronc du Trésor. Il était attentif au comment les foules se préparaient à jeter leurs dons dans ce Trésor et nombreux se préparaient à y jeter beaucoup.
- Et vint une pauvre veuve isolée qui jeta ce qu’elle avait préparé : deux as[3], soit le quart d’une pièce de bronze.
- Et Jésus appelant ses disciples leur dit : « En vérité Moi Je vous le dis : cette pauvre veuve a jeté un don plus grand que ce que préparaient tous ces hommes pour le Trésor.
- Tous en effets ont mis de ce qu’ils avaient en main ou en promesses mais [toujours] en surplus, alors que cette veuve, malgré son revenu insuffisant à son nécessaire, a tout donné[4]. »
Commentaire et contexte de cet Évangile
Une magnificence peu compatible avec l’humilité
Dans la vie religieuse du temps de Jésus, faire un don au Temple était un acte de grande importance ; particulièrement pour les habitants de Jérusalem. Pour le comprendre il faut avoir à l’esprit la magnificence que Salomon avait donnée à cette cité sainte que les Romains auraient pu compter au nombre des « Sept Merveilles du Monde ».
Pour ne pas avoir le raffinement esthétique du Parthénon, ou l’originalité architecturale du phare d’Alexandrie, cet édifice n’impressionnait pas moins les visiteurs par le luxe des cérémonies qui s’y déroulaient, par les innombrables choristes qui y étaient attachés et surtout par ses dimensions colossales. Dominant la ville du haut de son rocher son Temple occupait un espace équivalant à la moitié de notre place de la Concorde.
Evidemment, en les habituant au luxe, une telle splendeur ne pouvait manquer d’influer sur la mentalité et sur le comportement de ceux qui venaient y sacrifier. Pour se mettre à son diapason, c’était à qui attirerait le plus l’attention par la préciosité de ses vêtements et de ses bijoux, et bien sûr par la générosité des offrandes que l’on donnait aux prêtres avec le plus d’ostentation possible.
Jésus s’installe en un lieu stratégique
Or il faut remarquer qu’à trois jours de son entrée triomphale à Jérusalem et à l’approche de Sa Passion, c’est ce cadre de prestige et de luxe que Jésus choisit pour mettre en cause toutes ces pratiques que la cupidité des prêtres et des pharisiens ne favorise que trop.
Son intention est d’ouvrir ses disciples à la recherche d’un autre type de richesse dont le sacrifice sera plus agréable à Dieu, et de les préparer à une célébration qui aura pour cadre, non les marbres et les ors du sanctuaire mais ce nouveau Temple de Dieu que sera bientôt son Corps Crucifié.
Et c’est pour cela, qu’en donnant la pauvre veuve en exemple, il pose un acte propre à interroger ses disciples sur la motivation profonde qui poussent tous ces donateurs à venir jeter dans le trésor du Temple une partie de leurs richesses.
Un observatoire pour sonder les reins et les cœurs
Pour observer, non l’importance des dons que font ces hommes, mais juger de leurs motivations profondes, Jésus vient donc se mêler à la foule qui se presse sur l’esplanade du Temple.
Interdit aux Gentils[1] ce grand espace est divisé en cinq zones bien délimitées. Chacune étant réservée à une catégorie particulière de fidèles. La première zone est celle des femmes, la deuxième celle des hommes, la troisième est pour les lévites, la quatrième pour les prêtres. Quant à la dernière, qui abrite la fameuse Tente de la Rencontre, elle n’est accessible qu’au Grand Prêtre, et une seule fois par an.
Le choix que fait Jésus de l’endroit où Il s’installe est stratégique. Il vient se poster à la limite de la zone des hommes et de celles des femmes, à un endroit de la muraille du Temple où tout le monde peut accéder et d’où, à travers une fente, les fidèles peuvent jeter leurs oboles qui viennent s’accumuler dans le Trésor.
L’obole de la veuve : une allusion prophétique à la mise au tombeau ?
Il n’est certainement pas indifférent que Jésus se soit ainsi placé du côté des femmes et qu’Il ait donné l’une d’entre elles comme un exemple de charité à suivre. N’oublions pas que la loi mosaïque les tenait alors dans une position très subalterne et que c’est avec l’annonce de l’Évangiles qu’elles ont vu leur rôle social et surtout spirituel reconnu.
Les découvertes archéologiques récentes permettent même de se demander si cet évangile de Marc ne lui attribue pas un rôle prophétique ; s’il ne contient pas une très discrète allusion à la mise au Tombeau de Jésus.
Il était en effet de coutume au Premier siècle de fermer les yeux des morts en y appliquant de petites piécettes de monnaie. On en a retrouvé la trace sur le Suaire de Turin, comme dans quantité de sépultures de l’époque. Elles étaient en bronze ou en cuivre, ne comportaient qu’un dessin très simple et avaient une valeur si nulle que même la malheureuse veuve pouvait en posséder.
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par Pierre Perrier
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