La catéchèse des premiers chrétiens :
un trésor pour la nouvelle évangélisation

Marc 14,12-26

Solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Commentaire d’Évangile

Ce texte de Marc rapporte les préparatifs de la Pâques. Elle est organisée par Jésus Lui-Même et sur ses indications. Pour en apprécier la richesse symbolique il convient de le mettre en perspective, d’une part avec trois textes de l’Ancien Testament[1] et d’autre part avec l’Évangile de Jean sur le pain de vie.

Données relatives à Marc 14,12-26 :
Évangile du 2 juin 2024 :

9ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année B

Synopse de cet Évangile :
  • Luc 22,7-13
  • Matthieu 26,17-19
Niveau d’enseignement : 3ème niveau : Enseignements de Jésus aux apôtres (pour les prêtres)
Collier évangélique :
  • Collier eucharistique (Pain de Vie)

Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles ; Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse.
Consulter Les colliers évangéliques (2003) et La mémoire en damiers (2023).

La portion d’Évangile retenue par l’Église pour ce dimanche 2 juin est tronquée entre les versets 12-16 et 22-26. Nous vous présentons ici l’ensemble des versets 12 à 26.

L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
chapitre 14, versets 12 à 26

Note de lecture : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, cette traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.

  1. Le premier jour des pains sans levain où l’on sacrifiait la Pâques, ses disciples lui dirent : Où veux-Tu que nous allions préparer, devant Toi, pour que tu manges la Pâques.
  2. Et Il envoie deux parmi ses disciples et leur dit : Allez à la Ville, et là un homme portant une réserve d’eau viendra vers vous : suivez-le.
  3. Et là où il entrera, dites au maître des lieux : notre Rabbi nous a dit de dire « où est la salle à manger dans laquelle Je vais manger la Pâques avec mes disciples ?
  4. Et il vous montrera la grande salle du haut déjà aménagée et apprêtée.
  5. Et ses disciples partirent et entrèrent dans la ville ; et ils trouvèrent ce qu’Il leur avait dit, et ils préparèrent la Pâques.
  6. Et quand vint le soir, Il arriva avec ses douze.
  7. Et alors qu’ils mangeaient et étaient assis, Jésus dit « Amen, Je vous le dis l’un d’entre vous qui mange avec Moi me trahira ».
  8. Et ils commencèrent à s’affliger et à se dire l’un l’autre : Est-ce moi ?
  9. Alors Il leur dit : Un des douze qui met la main dans le plat avec Moi.
  10. Et celui qui est le Fils de l’homme s’en va comme il a été écrit sur Lui. Toutefois, malheur à l’homme, celui par la main de qui va être livré le Fils de l’homme. Il valait mieux pour celui-là qu’il ne soit pas né homme.
  11. Et pendant qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et après l’avoir béni, Il le rompit et le leur donna et Il leur dit : Prenez, ceci est vraiment mon Corps.
  12. Et Il prit la coupe, rendit grâce en bénissant et Il leur donna et ils en burent tous.
  13. Et Il leur disait : Ceci est le Sang de la Nouvelle Alliance qui sera abondement versé pour redonner la vie à beaucoup.
  14. Amen, moi Je vous le dis, Je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu’au jour où Je le boirai à nouveau dans le Royaume de Dieu.
  15. Et après avoir chanté un hymne, ils sortirent vers le mont des Oliviers.

Commentaire et contexte de cet Évangile

Dans le texte de l’Exode

On voit Moïse mettre en place une première cérémonie qui a lieu dans le désert et qui servira un peu de modèle à la célébration eucharistique. Cette cérémonie doit à la fois avoir un caractère sacrificiel et impliquer la participation de la totalité du peuple ; et pas seulement celle d’un prêtre sacrificateur qui dialoguerait en tête à tête avec Dieu.
Ainsi l’autel que Moïse bâtit en utilisant douze pierres levées symbolise-t-il les 12 tributs d’Israël ; quant à la chair des victimes qui y sont sacrifiées et brûlées, elle est destinée à être totalement consommée par les membres des douze tribus. Il s’agit donc d’un sacrifice de « communion ».

Dans le psaume 115

Le psaume insiste quant à lui sur le fait que la victime sera une vraie victime et non pas une « idole » ; c’est-à-dire une représentation symbolique comme les hommes savent en fabriquer de leurs mains. En aucun cas le sacrifice ne devra donner lieu à un culte « idolâtre ». D’où la joie véritable qu’éprouve le croyant et qu’exprime le psalmiste.

Dans l’Évangile du Pain de Vie de Jean

Si le texte de Marc trouve des échos dans les passages de l’Ancien Testament que nous venons d’évoquer, il ne permet pas pour autant de comprendre de quelle nature sera la victime offerte en sacrifice au cours de la cène précédant la Passion. Pour cela il faut chercher un complément d’information dans l’Evangile de Jean.
Ce sacrifice ne sera pas seulement le geste d’un prêtre se tournant vers un Dieu qui se contenterait de l’accueillir. Grâce à l’action de l’Esprit Saint, il y aura un transfert du sacré depuis le Père vers les offrandes du pain et du vin ; de sorte que la consécration de la victime sera l’action des trois Personnes de la Trinité. Avec Jésus et dans la communion de l’Esprit Saint c’est le Père Lui-Même qui sera présent dans le pain et le vin eucharistiques.
Notons que dans Jean 13,19-20 est annoncé le coté absolument sacré de l’Eucharistie : « celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé ».

Douze apôtres qui sont douze élèves de Jésus

Les douze apôtres qui rappellent les douze tribus d’Israël sont aussi les douze élèves de Jésus. Ils ont suivi son enseignement pendant trois années et dans le cycle de formation institué par le Maître, le temps de Pâques est un moment important qui correspond à la fin de l’école d’hiver. C’est en effet une période de l’année où les juifs sont un peu dégagés de leurs occupations habituelles et peuvent se réunir en familles ou autour de leurs rabbis.
Ainsi le repas de Pâques est-il le moment de l’année où on remercie le maître de ses enseignements et où l’on peut échanger avec lui.
Notons que le repas organisé par Jésus a lieu avec un jour d’avance afin que les apôtres puissent célébrer la Pâques avec leur famille.

Trois symboles sont à retenir à ce sujet

1- La préparation de la « salle haute », en vue du repas pascal
Pour ne pas faire partie du Temple, la salle où se déroulera le repas pascal ne doit pas moins être investie d’un caractère sacré. Et c’est à cela que correspond l’épisode du « lavement des pieds ». En lavant ceux de ses disciples Jésus fait en effet une allusion très claire à l’obligation rituelle qui était faite aux prêtres de se laver les pieds avant de pénétrer à l’intérieur du Temple.

2- Jésus lave les pieds de ses disciples
L’épisode où Pierre refuse de se laisser laver les pieds par le Seigneur, ne rapporte pas seulement son humilité excessive. Il indique que Jésus le désigne pour lui succéder dans sa mission d’enseignement ; et qu’Il le place ainsi à la tête de ses disciples. La phrase : « si je ne te lave pas les pieds tu ne pourras pas avoir de part avec moi », n’est pas fidèle à l’aramée qui est mieux traduit par l’expression « tu ne pourras pas faire parole avec moi » ; autrement dit poursuivre mon enseignement en parlant dans mes mots.

3- La ceinture de lin, préfiguration du linceul
Cette ceinture qu’utilise Jésus en cette circonstance est une allusion à une coutume du peuple hébreu. Il rappelle le linceul symbolique que les Juifs devaient emporter avec eux lorsqu’ils partaient en voyage ; Au cas où ils viendraient à trouver la mort on pourrait les ensevelir dans les règles prescrites par la torah.
Si Jésus fait ce geste c’est évidemment pour évoquer sa propre mort mais c’est aussi pour indiquer qu’Il enveloppera ses disciples dans sa mort pour les enlever ensuite dans sa Résurrection.

La consécration eucharistique

Au cours de la Cène, ce que Jésus institue c’est une présence active du sacré. Car à travers les espèces du pain et du vin, ce n’est pas seulement l’humanité de son corps qu’Il nous donne en nourriture, mais le Père Lui-Même, rendu présent dans la procession de l’Esprit Saint.
Au cours de la célébration eucharistique cela donne cinq actions que le prêtre reproduit entre les mains :

  1. Jésus prend le pain
  2. En offrant ce pain Il adresse une bénédiction à Dieu,
  3. Il rompt le pain
  4. Il le partage
  5. Il prononce une Parole : « Ceci est mon corps livré pour vous »

Puis Il fait la même chose pour le vin, en concluant : « Ceci est Mon Sang, le Sang de la Nouvelle Alliance »

Ainsi, à travers les gestes et les paroles du prêtre, c’est une descente du « pain venu du ciel » qui se renouvelle. Mais il faut bien voir que c’est aussi une image de l’Incarnation qui est proposée à notre méditation ; le calice étant évidemment configuré à ce corps précieux de Marie en qui le Verbe s’est fait chair.

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La Cène

Le dernier repas de Jésus-Christ avec ses disciples

Pierre Paul Rubens, 1630-1631

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