Luc 1,1-4

Prologue de Saint Luc à propos de son Évangile

Évangile du dimanche 26 janvier

Contrairement à ce que prétend une opinion encore trop répandue, la diffusion de la Bonne Nouvelle ne s’est faite, ni dans la confusion, ni dans l’approximation, ni par « confabulation ». Pour conserver la mémoire des actes et des paroles de Jésus, l’Église a au contraire mobilisé une organisation complexe et bien rodée que les quatre premiers versets du texte de Luc nous laissent ici entrevoir.

Données relatives à Luc 1,1-4 :
Évangile du dimanche 26 janvier 2025 Première partie :	3^ème dimanche du Temps Ordinaire - Année C Accéder à la seconde partie (Luc 4, 14-21) de la liturgie de ce dimanche.
Synopse de cet Évangile :	dans aucun autre évangile
Niveau d’enseignement :	1^er niveau : Catéchèse de Jésus aux familles, "dans les maisons" (pour tous)

L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Luc
chapitre 1, versets 1 à 4

Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.

^[1]Parce que beaucoup ont voulu que soient mises en forme d’Ecritures de sagesse^[2] les justes dépositions^[3] qu’apportent ces belles nouvelles^[4], celles que nous avons mises en nous^[5] :
Ce furent comme des faits en paroles et en gestes que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, en avaient été les témoins oculaires et ont eu à les mettre en forme sacrée car venant directement du Verbe^[6].
Il [Le Verbe] m’est apparu visiblement à moi aussi parce que je m’étais mis à leur^[7] contact avec audace. De sorte que tous Ses faits et gestes soient composés en colliers dans la forme des Ecritures, pour toi aussi excellent récitant qui est [aujourd’hui] dans l’Amour de Dieu^[8],
pour que soit reconnue la cohérence parfaite des paroles, qui vous ayant été enseignées, vous ont fait disciples.

Notes sur ces versets :

[1] Ce prologue de Luc est bien plus riche en araméen que dans ses versions grecque et latine qui n’en sont que de courtes synthèses. Evidemment, nous nous appuyons ici sur l’araméen.

[2] Cf. notre livre : La mémoire en damiers pages 55 à 65.

[3] c.-à-d. en forme juridiquement recevable de manière à pouvoir être dites en paroles et mimées en gestes de façon à ce qu’un juge puisse juger la cohérence du geste et de la parole. De plus il existait d’autres témoignages traités de façon concordante. Cela explique pourquoi les quatre évangiles se répètent (par des variantes complémentaires) sur des sujets pour lesquels la justice doit pouvoir confirmer leur cohérence quand on interroge les témoins séparément ou ensemble.

[4] Cette bonne nouvelle est annoncée par les anges lors de la naissance de Jésus : « Gloire à Dieu dans les hauteurs et paix sur terre ! Bonne espérance pour les hommes ! » (Luc 2,14)

[5] c.-à-d. en nos mémoires.

[6] c.-à-d. en cohérence avec les annonces des prophètes de l’Ancienne Alliance.

[7] Les témoins oculaires.

[8] "Amour de Dieu", en grec Théophile.

Commentaire et contexte de cet Évangile

Un enseignement transmis avec fidélité

A partir de l’année 27, Jésus visite les synagogues de Galilée, et notamment celle de Nazareth. Il y dispense un enseignement dans lequel Il s’attache à indiquer les passages de l’Ecriture qui Le concernent directement.

Compte tenu de l’importance d’un pareil propos, il n’y a rien d’étonnant à ce que Luc ait éprouvé le besoin de certifier la fidélité des témoignages. Et pour cela, il évoque en quelques mots la façon dont ils ont été collectés, fixés et transmis. Cela se faisait dans les familles et au sein des communautés où chacun devait apprendre à fixer ses souvenirs avec une fidélité absolue ; aussi bien les paroles entendues de la bouche du Maître que le récit des évènements dont ils avaient été eux-mêmes les témoins oculaires.

Accéder à la seconde partie (Luc 4, 14-21) de la liturgie de ce dimanche.

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par Pierre Perrier