Marc 4,35-41
Le miracle de la tempête apaisée et la toute puissance de Dieu
Commentaire d’Évangile
Ce récit est une "parabole jouée". C’est à dire un évènement réel, qui fait signe. Il est considéré comme une manifestation de la Parole de Dieu et il inspire aux disciples de Jésus en même temps la crainte et la foi.
Évangile du 23 juin 2024 : | 12ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année B |
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Synopse de cet Évangile : |
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Niveau d’enseignement : | 1er niveau : Catéchèse de Jésus aux familles, "dans les maisons" (pour tous) |
Collier évangélique : |
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Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles ; Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse. |
L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
chapitre 4, versets 35 à 41
Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.
- « Faisons la traversée du retour parce le soir est déjà là. » : Voici ce que Jésus leur avait dit.
- Et Il renvoya les foules et Il enjoignit ses disciples d’embarquer dans la barque ou Il se tenait. Il y avait aussi d’autres bateaux pour les gens qui avaient été avec eux.
- Puis il y eut une tempête violente avec du vent et les vagues remplissaient la barque, prête à couler.
- Jésus était lui-même à la poupe en train de dormir sur une banquette et ses disciples le réveillèrent et ils lui dirent : « Notre Maître, ne t’inquiètes-tu pas du fait que nous périssons ? »
- Et Il se redressa et Il dit au vent « calme-toi » et Il dit à la mer « apaise-toi ». Le vent cessa et il y eu un grand calme.
- Et Il leur dit : « Pourquoi avez-vous peur comme cela ? Pourquoi n’avez-vous pas en vous la foi ? »
- Terrorisés d’une plus grande peur, ils se disaient les uns aux autres : « comment est-ce possible que le vent et la mer obéissent à Lui ? »
Commentaire et contexte de cet Évangile
S’il elle est ignorée par saint Jean, cette parabole est présente dans les trois synoptiques ; ce qui est assez rare. Cela indique non seulement l’importance mais la destination du récit ; il a vocation à être reçu par le plus grand nombre.
Un évangile destiné au grand nombre
Le plus souvent en effet les évènements de ce genre ne sont rapportés que dans deux évangiles. On se conforme ainsi à une règle juridique qui fait obligation de croiser au moins deux témoignages pour étayer une conviction et prononcer une sentence. Et par ailleurs, c’est seulement pour les thèmes cruciaux et pour souligner la différence entre leurs points de vue que les quatre évangélistes s’accordent parfois à rapporter un même fait.
Les trois récits de la tempête se complémentent selon les règles bien précises de l’oralité : pas de répétition au mot à mot ; apport de compléments qui - en même temps qu’ils donnent de la profondeur au récit - laissent deviner des différences de sensibilité entre les auteurs.
Ce travail de complémentation montre d’ailleurs que les évangélistes se sont concertés ; qu’ils ont voulu fixer un témoignage solide, propre à être appris par cœur et éventuellement récité devant les tribunaux où presque tous les disciples de Jésus ont été amenés à comparaitre.
On voit par là à quel point, dès ses débuts, la première église a su dispenser un enseignement méthodique et organisé qui n’est nullement cohérent avec l’idée selon laquelle les évangiles auraient été écrits à partir de « logia[1] » récupérés ici et là et agencés on ne sait trop comment.
Sa pédagogie comportait trois niveaux aux compétences bien distinctes
- Premier niveau :
C’était une catéchèse dont Saint Jacques était le responsable. Destinée aux familles, l’enseignement était dispensé à l’intérieur même des maisons qui étaient ainsi transformées en de petites églises domestiques.
Sans doute Jacques a-t-il lui-même composé un évangile adapté à cette fonction. Peut-être l’exegèse parviendra-t-elle un jour à le reconstituer. - Deuxième niveau :
L’enseignement qu’on y donnait avait pour but la formation des serviteurs de la Parole ; non seulement des lévites (devenus des diacres) mais aussi de toute la hiérarchie sacerdotale. - Troisième niveau :
C’était un magistère que l’on peut qualifier de « prophétique ». Il impliquait en effet une capacité à entrer dans la profondeur des mystères sacrés, et à éclaircir des points de doctrine. Ce sera le rôle de Pierre quand il sera devenu le chef des apôtres, en lien avec le charisme singulier du Saint Jean de l’Apocalypse.
Dieu Maître de toute la Création
En opérant ce miracle de la tempête apaisée, Jésus ne s’adresse donc pas seulement aux douze mais à tous ceux qui viendront à leur suite et se feront ses disciples. Il veut rendre tous les hommes sensibles au fait que la royauté de Dieu s’étend à la totalité de la Création ; qu’Il en est le Maître absolu et que - « selon Sa Volonté » - Il l’organise et la maintient en permanence dans l’existence. Telle est la prise de conscience qui s’opère dans l’esprit des apôtres quand ils s’écrient :
« Qui est-Il donc celui-ci pour que même le vent est la mer Lui obéissent ? »
Désormais c’est un « nouveau regard » qu’ils devront porter sur le spectacle de la nature !
Et c’est pour les rendre conscient de ce mystère que Jésus organise une véritable mise en scène qui est une « parabole jouée ». Elle va leur révéler la brutale irruption du sacré et de la puissance divine dans les choses de la nature et dans la prose de leur vie quotidienne. L’eau, le vent, les vagues, mais aussi la fragile embarcation qui sert à leur métier de pécheur et dans laquelle Il dort dans les bras de son Père ; puis le geste souverain par lequel il arrête la fureur des flots et ramène le calme, tout cela Jésus le met à contribution pour rendre les disciples sensibles à l’évidence de cette réalité qu’est la présence divine dans la totalité de l’univers ; une évidence qui leur causera d’ailleurs encore plus de peur que la tempête elle-même !
Ce témoignage extraordinaire nous ouvre les yeux sur la puissance de Dieu ; une puissance Sacrée qui est à la mesure de Sa Sagesse et de Son Amour.
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par Pierre Perrier
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