Marc 9,38-48
La règle d’or de Jésus pour la mission d’évangélisation
Commentaire d’Évangile
La catéchèse de la première Église n’a nullement été improvisée par les Apôtres. Jésus a Lui-Même pris le soin d’en poser les principes et de l’organiser dans tous les détails. Ainsi, dans le passage qui nous occupe ici, le voit-on instruire ses disciples afin d’en faire des missionnaires de Sa Bonne Nouvelle ; de bons « traditionneurs » de sa Parole, capables de toucher le cœur des hommes, en leur décrivant avec justesse les actions qu’ils l’ont vu accomplir, et en leur transmettant, avec la plus absolue fidélité, les Paroles qu’ils l’ont entendu prononcer.
Évangile du 29 septembre 2024 : | 26ème Dimanche du Temps Ordinaire - Année B |
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Synopse de cet Évangile : |
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Niveau d’enseignement : | 3ème niveau : Enseignements de Jésus aux apôtres (pour les prêtres) |
Collier évangélique : |
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Note : Le découpage liturgique des évangiles ne révèle pas leur composition en damiers et en colliers de perles ; Rétablir cette connaissance - qui structure l'enseignement donné par Jésus Lui-même - apporterait richesse et facilité d'assimilation à la catéchèse. |
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La portion d’Évangile retenue par l’Église pour ce dimanche 29 septembre omet les versets 44 et 46. Nous vous présentons ici l’ensemble des versets 38 à 48. |
L'Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc
chapitre 9, versets 38 à 48
Note de traduction : pour des questions de droits d’auteur qui nous empêchent de publier le texte commun, nous vous proposons ici une traduction de l'Évangile depuis la Vulgate latine et la Peshitta araméenne. Bien qu'imparfaite, notre traduction cherche à favoriser la conservation du contexte de ces deux traditions ecclésiales. La pertinence de cette page tient davantage au commentaire proposé à sa suite.
- Jean lui dit : « Maitre nous avons vus un homme chassant des démons en votre Nom
et nous le lui avons interdit car il ne nous suit pas. » - Jésus leur dit :
« ne le lui interdisez pas car aucun homme qui fait des miracles en Mon Nom ne peut être celui qui, tout de suite après, parle de Moi en Mal - Ainsi donc : celui qui n’est pas contre vous est [bon] pour vous.
- Car l’un de tous ceux qui peuvent vous donner à boire, celui-ci qui vous donne même juste une coupe d’eau parce que vous représentez le Nom de Dieu, vraiment je vous dis qu’il ne perdra pas sa récompense.
- Car pour chacun de ceux qui seraient cause de faire trébucher l’un de ces petits qui croient en Moi, il vaudrait mieux pour lui qu’une meule d’âne lui soit accrochée à son cou et qu’ainsi il ait été jeté dans la mer.
- Si votre main vous scandalise, retranchez-la ! Il est bien meilleur pour vous de traverser la vie manchot qu’avoir vos deux mains et d’aller ainsi à la Géhenne
- où les vers ne meurent pas et où le feu ne s’éteint pas.
- Et si votre pied vous scandalise, retranchez le ! il est bien meilleur pour vous de traverser la vie unijambiste qu’avoir vos deux pieds et d’aller ainsi à la Géhenne
- où les vers ne meurent pas et où le feu ne s’éteint pas.
- Et si votre œil vous scandalise, retranchez le ! il est bien meilleur pour vous de traverser la vie borgne que d’avoir vos deux yeux et d’aller ainsi à la Géhenne de feu
- où les vers ne meurent pas et où le feu ne s’éteint pas.
Commentaire et contexte de cet Évangile
Témoigner de Jésus par la parole et par le geste
Pour être vraiment rigoureux, le témoignage des apôtres devait se faire conformément aux pratiques juridiques qui avaient cours en Israël et que les Hébreux avaient empruntées à l’ancien droit Mésopotamien. Il y était de coutume que l’accusé plaidât lui-même sa cause, à haute voix, sans le secours d’aucun avocat, et conformément à une pratique de transmission orale dont les travaux de Marcel Jousse[1] ont révélé toute la rigueur.
En s’adressant au tribunal, l’accusé ne devait pas se contenter de réciter un texte dans lequel les faits auraient été consignés fidèlement et avec précision. Pour pouvoir reconnaitre la sincérité de ses déclarations, et pour être bien sûr qu’il ne mentait pas et ne rapportait que des faits exacts, il lui était demandé d’accompagner son témoignage d’une "gestuation" propre à y impliquer la totalité de son être, et de révéler ainsi ses sentiments profonds. La sincérité ou la fausseté de son témoignage, aussi bien que la véracité des faits qu’il rapportait, se manifesteraient ainsi – au cours de cette manière de reconstitution - par la cohérence ou par les ambiguïtés qu’on pourrait déceler entre les paroles qu’il prononçait et les attitudes gestuelles dont il les accompagnait.
De la même manière, les missionnaires de la Bonne nouvelle ne devraient pas se contenter de répéter les enseignements de Jésus comme un texte appris. Ils devraient convaincre par une attitude générale qui laisserait transparaitre les bonnes dispositions de leur cœur ; et surtout leur totale adéquation avec les enseignements que Jésus les avait chargés d’annoncer. Leur grande préoccupation devait être de refléter une juste image de Jésus, en qui la cohérence entre le cœur et l’agir, était évidemment d’une perfection absolue.
Mieux vaut s’abstenir de prêcher que de risquer la perte d’une âme
Le grand soucie de Jésus est de faire comprendre à ses disciples les dangers qu’une mission mal menée fait courir aux âmes qu’elle est censée convertir. A ne pas pratiquer ces simples gestes de charité qui consistent à donner un petit verre d’eau à celui qui a soif de vérité, ou a ne pas moudre avec suffisamment de soin le bon pain de la Parole de Dieu, le missionnaire risque de provoquer la chute de ces petits qui ne demandent qu’à croire en Jésus. Pour expliquer de quelle manière cela risque de se produire, le texte de Marc utilise notemment trois analogies qui se suivent et se complètent.
« Si votre main vous scandalise, retranchez-la ! »
Ici la main symbolise l’action. Ce que le missionnaire annonce, il devra être capable de le mettre lui-même en pratique. Car, aux yeux des foules, c’est ce qui attestera de la véracité de sa parole. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Jésus reproche à Jean d’avoir repoussé les étrangers qui chassaient les démons sans faire partie du groupe qui « marchait à Sa suite ». S’ils étaient capables de manifester un tel pouvoir de guérison, n’est-ce pas justement parce qu’ils étaient déjà des disciples de Jésus ?
« Si votre pied vous scandalise, retranchez le ! »
S’il veut faire foi, le missionnaire devra aussi être capable d’aller lui-même au bout du chemin qu’il invite les hommes à parcourir. Il devra non seulement assumer tous les risques de l’engagement qu’il leur propose, mais aussi suivre jusqu’à leur terme toutes les conséquences de la Parole qu’il a accueillie avec la joie d’un nouveau converti et qu’il veut leur communiquer.
« Si votre œil vous scandalise, retranchez le ! »
Enfin le missionnaire devra être capable de poser sur les hommes un regard comparable à celui de Dieu ; un regard aimant, habile à sonder les reins et les cœurs, et qui saura déceler en certains ces petites lueurs d’inquiétude et d’espérance qui annoncent l’éclosion de fruits spirituels.
La menace de la géhenne du feu
Au cas où les missionnaires ne seraient pas capables de satisfaire à ces trois exigences, le verdict de Jésus est d’une sévérité qui ne laisse pas d’étonner. Il leur fait savoir qu’il vaudrait beaucoup mieux pour eux et pour tout le monde, qu’ils ne fassent rien et qu’ils renoncent à leur rôle de missionnaires. A s’obstiner, ils risqueraient en effet de troubler les âmes de ceux qui, étant encore des « petits dans la foi », sont les plus fragiles, et doivent donc bénéficier des soins les plus attentifs de la part de leur berger. Un mauvais départ dans la vie ne peut-t-il pas compromettre tout le reste d’une destinée ?
Les idées perverses que les missionnaires risquent d’instiller dans l’esprit de leurs disciples, et les mauvais exemples qu’ils peuvent leur donner en ne mettant pas leur vie en accord avec les paroles qu’ils portent, Jésus les compare aux pourritures que l’on jette dans la géhenne ; cette vallée étroite et profonde où aboutissaient jadis toutes les ordures de Jérusalem. Elles ne cessaient de s’y décomposer en dégageant des odeurs horribles ; et de se consommer en un feu qui se rallumait sans cesse et couvait sous la braise, mais sans jamais produire ni vraie lumière ni chaleur réconfortante.
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par Pierre Perrier
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Accueillir l'Évangile de ce Dimanche :
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